Avec 3 300 emplois perdus sur le troisième trimestre 2023 - une chute alimentée pour partie par le retrait de l’emploi public soit 1 400 emplois en moins - le Grand Est est la région française la plus touchée par le recul de l’emploi. Si l’emploi privé hors intérim stagne (-0,1 %), l'emploi intérimaire est quant à lui fortement impacté, en baisse de 2,6 %.
Le repli de l’emploi salarié est particulièrement marqué en Haute-Marne (-0,6 %) et en Moselle (-0,5 %). Seule la Meurthe-et-Moselle tire son épingle du jeu, avec une hausse de l’emploi salarié de 0,2 %.
Le taux de chômage du Grand Est est en hausse de 0,3 point pour s’établir à 7,4 % à l’échelle du territoire (il atteint 9,9 % dans les Ardennes et 9,8 % dans l’Aube), un chiffre global en ligne avec la moyenne nationale. Il progresse ou stagne dans tous les territoires. Charleville-Mézières et Sedan (+0,6 %), Bar-le-Duc et Mulhouse (+0,5 %) sont fortement touchés. Le taux de chômage reste en revanche sous la barre des 5 % dans les bassins d’emploi de Haguenau, Sélestat et Épernay.
L’emploi industriel reste stable. Quant à la construction et le tertiaire non marchand, ils sont, sans surprise, affectés d’une baisse respective de 0,4 et 0,3 %. Les activités immobilières ont plongé (-0,9 % sur le trimestre, -1,6 % sur un an).
Les créations d’entreprises au plus haut
L’emploi progresse uniquement dans le tertiaire marchand. L’hébergement et la restauration restent dynamiques (+0,9 % soit 800 emplois créés). La fréquentation touristique dans le Grand Est dépasse d’ailleurs les 8,3 millions de nuitées (+2,4 %) grâce notamment à un mois de septembre favorable. Cependant, la fréquentation hôtelière est en retrait au profit des campings et autres hébergements collectifs.
Les créations d’entreprises s’élèvent à 16 400 et augmentent de 4,5 % (+3 % pour les entreprises classiques, +5,4 % pour les microentreprises) par rapport au second trimestre 2023 pour atteindre le plus haut niveau d’immatriculations depuis 2012. Cette hausse, à prendre avec prudence compte tenu de la révision des modalités d’enregistrement au 1er janvier 2023, bénéficie à l’industrie (+3,9 %), au commerce, transport, hébergement et restauration (+5,9 %).
Le nombre de défaillances s’accélère également avec 3 800 entreprises placées en redressement ou en liquidation entre octobre 2022 et septembre 2023, un chiffre en progression de 5,9 % dans le Grand Est (contre +4,5 % au niveau national). La Meuse et les Ardennes sont les plus durement touchées. Tous les secteurs sont concernés à l’exception de l’agriculture. L’information et la communication sont particulièrement impactées. L’industrie, le commerce et la réparation automobile limitent la casse.