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Au sein de l'incubateur Semia, l'entrepreneuriat ne connaît pas la crise
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Au sein de l'incubateur Semia, l'entrepreneuriat ne connaît pas la crise

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Depuis le début de l'année, le Semia, l'incubateur public de la Région Grand Est, a accueilli 50 start-up en Alsace, dont 30 ces six derniers mois malgré la crise sanitaire. La dynamique pourrait aboutir à une levée de fonds globale de 60 millions d'euros par l'ensemble des start-up dans le courant de l'année 2021.

— Photo : © Christian Creutz

Malgré l’incertitude qui gagne l’économie depuis plusieurs mois en raison de la pandémie de Covid-19, l’esprit entrepreneurial ne semble pas se tarir dans le Grand Est. Le Semia, l’incubateur public régional opérant en propre à Strasbourg, Mulhouse, Charleville-Mézières et Reims et coopérant avec l’incubateur The Pool à Metz, « a tourné à plein pendant le confinement », selon son directeur Stéphane Chauffriat.

L’incubateur a sélectionné et décidé d’accompagner près de 50 nouveaux projets depuis le début d’année, dont 30 ces six derniers mois. Les comités de sélection se sont poursuivis à distance pendant le confinement puisque « l’équipe avait anticipé un basculement en tout numérique », précise Stéphane Chauffriat. Cet entrepreneur, à la tête de l’incubateur depuis deux ans, se dit plutôt optimiste malgré le contexte actuel. « Beaucoup des start-up qui se créent ont des projets avec une dimension à impact sociétal, citoyen ou encore écologique, donc en adéquation avec les attentes actuelles des consommateurs et des entreprises », plaide-t-il.

L'un des premiers incubateurs français dans la santé

Dans le Grand Est, le réseau accompagne 200 start-up, dont 123 en Alsace. Même si le Semia se revendique comme une structure d’accompagnement multisectoriel, il a développé une capacité à incuber des start-up dans le domaine de la santé (50 sur 123 en Alsace). La structure s'est imposée de fait comme l’un des premiers incubateurs de France dans ce secteur. « Nous souhaitons rester généralistes en accueillant des start-up de l’économie sociale et solidaire ou encore des industries culturelles et créatives. Mais c'est vrai qu’il est pertinent de creuser le sillon de la santé pour nous donner une visibilité nationale voire internationale dans ce domaine », reconnaît Stéphane Chauffriat.

Le Semia emploie 14 personnes. Lorsque son nouveau directeur en a pris les rênes, il a renouvelé l’équipe composée de six personnes à l’époque pour « monter en compétences et accroître la capacité d’accompagnement des start-up par conseiller ». Un pari gagnant puisqu’à Strasbourg, le Semia est passé de 36 start-up incubées en 2018 à 123 aujourd’hui. En 2019, l’ensemble des start-up incubées a levé plus de 20 millions d’euros. Cette somme est déjà atteinte pour 2020 et les prévisions tablent sur une levée globale de 60 millions d’euros d’ici le courant 2021.

Attirer des projets au-delà du Grand Est

Stéphane Chauffriat, qui positionne le Semia comme « un tiers de confiance entre l’écosystème et les start-up », précise enfin que l’incubateur « attire des projets exogènes ». Une vingtaine de jeunes pousses ne vient pas du Grand Est. Une start-up en lien avec le Japon, une avec la Suisse, deux originaires du sud de la France, deux start-up parisiennes et deux bruxelloises font ainsi mentir la tentation d'un accompagnement par l'incubateur tout en ne s'installant pas dans la région. Ces jeunes sociétés ont posé leurs valises au Semia, attirées notamment par l’écosystème de la santé et du numérique.

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