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Armor Arsenal, la start-up qui envoie les satellites dans l’espace
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Armor Arsenal, la start-up qui envoie les satellites dans l’espace

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Armor Arsenal, créée en mars 2022, développe un sous-système impulsif pour satellite dans ses locaux de Lannion. La start-up, qui évolue sur le marché très étroit des remorqueurs spatiaux, utilise une technologie connue mais dont l’application est inédite. En attendant ses premières ventes, elle propose des contrats de développement dans des domaines comme la cryogénie ou les fluides.

Jean-Baptiste Lefèvre, a emménagé dans les nouveaux locaux d’Armor Arsenal, entreprise qu’il a créée avec Nicolas Boudier en mars 2022 — Photo : Matthieu Leman

Les créateurs

Jean-Baptiste Lefèvre et Nicolas Boudier évoluaient tous deux dans le secteur de l’aérospatial lorsqu’ils se sont connus. Le premier, diplômé en master d’astrophysique et de l’ENSMA de Poitiers en mécanique et aérotechnique, a travaillé à Kourou, en Guyane, pour Arianespace puis pour le Centre national d’études spatiales. Nicolas Boudier, lui, est diplômé de Télécom Paris et a travaillé à la division satellite d’Airbus puis pour la Société Européenne des Satellites. Gravitant tous deux dans l’univers des satellites, ils décident alors de développer un sous-système impulsif de satellite. Ainsi est née Armor Arsenal, en mars 2022.

Le concept

Le produit est encore en phase de développement mais "il est bien avancé". Le travail sur les matériaux et la méthode d’assemblage est achevé, restent la qualification et les essais de durée de vie. Ce système de propulseur électrique développé par Armor Arsenal s’appuie sur une technologie existante mais qui est exploitée différemment et appliquée à un domaine d’activité où elle ne l’avait pas été jusqu’alors. La start-up vise non pas les satellites d’observation ou de télécommunication mais ceux qu’on appelle les space tugs ou remorqueurs spatiaux, qui gravitent à une orbite basse, entre 400 et 1 500 kilomètres (contre 36 000 kilomètres pour les satellites géostationnaires). "Ils ont la taille d’une machine à laver et le système sous-impulsif tient dans la main. Mais le moteur peut traiter de fortes charges et permet de changer d’orbites et d’altitudes rapidement."

Les perspectives

Armor Arsenal évolue donc sur un marché de niche. "Le marché est très étroit, seule une trentaine de space tugs sont lancés chaque année, même si certains ont plusieurs moteurs", reprend Jean-Baptiste Lefèvre. Capter 10 % de ce marché suffirait à l’entreprise lannionnaise pour vivre avec une équipe de huit à dix collaborateurs. "Nous espérons des premières ventes en 2023", explique le Costarmoricain originaire de la Région parisienne. Des premiers succès commerciaux qui ne seront évidemment pas obtenus en réalisant du porte à porte. "Nous allons faire jouer notre réseau et comptons participer aux grands salons internationaux comme la Space Tech Expo Europe de Brême, en Allemagne."

Mais la guerre en Ukraine a perturbé le marché et les pays producteurs ont cloisonné leurs approvisionnements. En attendant une éclaircie, les deux créateurs, rejoints par un élève ingénieur en alternance, proposent des contrats de développement aux entreprises voisines et au-delà, dans des domaines très pointus qu’ils maîtrisent, comme ceux des fluides et de la cryogénie.

Dans deux ans, Jean-Baptiste Lefèvre ambitionne une quinzaine de salariés pour Armor Arsenal, avec une chaîne de production pour son produit phare, la propulsion spatiale, mais aussi des collaborations et échanges d’expertise. "Je souhaite participer à la vie sociétale à notre tour, après avoir été très bien accueilli ici par Lannion Trégor Communauté (propriétaire des nouveaux locaux de 100 m² que l’entreprise a intégrés en octobre, NDLR) et Emergys. Et créer des synergies avec le tissu industriel pour amortir par exemple des moyens d’essai."

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