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Arkhênum veut valoriser les archives à l'international
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Arkhênum veut valoriser les archives à l'international

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La société bordelaise Arkhênum, spécialisée dans la numérisation et la valorisation de documents patrimoniaux, a vécu l'impact de la crise sanitaire comme une opportunité. Aujourd'hui, elle ambitionne d'accélérer son développement vers l'international.

Laurent Onainty, CEO et Emmanuel Fremau, responsable marketing et business developpement d'Arkhênum, société bordelaise spécialisée dans la numérisation et la valorisation de documents patrimoniaux — Photo : Romain Béteille

Parcourir l’entrepôt d’Arkhênum, c’est un peu voyager dans le temps. On peut y découvrir des documents administratifs récents dans de sobres classeurs et, au détour d'une étagère, tomber sur un manuscrit du XIIIe siècle. À charge aux différents scanners installés dans l'atelier de numérisation de les mettre en valeur. La société bordelaise (70 salariés, 4,5 M€ de chiffre d’affaires en 2020), spécialisée dans la numérisation et la valorisation d’archives patrimoniales, continue de déployer sa stratégie de plus en plus tournée vers le privé et l’international après une crise du marché public l’ayant obligée à regarder ailleurs. Rachetée en 2016 par le groupe spécialiste de la logistique Mobilitas (où figure aussi la société nantaise Pro Archive System), elle poursuit sa diversification à travers un plan de développement sur cinq ans.

"Aujourd’hui, l’international représente un quart de notre chiffre d’affaires total, soit 4,5 millions d’euros en 2020 contre 5,38 millions d’euros en 2019. Nous voulons qu’il représente 40 à 50 % de notre activité d’ici 5 ans. Trois personnes sont à temps plein dessus dont deux à Bordeaux", confie Laurent Onainty, CEO d’Arkhênum et premier salarié de la société à sa création en 1999 au sein des locaux d’I2S, autre gros acteur de la numérisation. Lauréat d’un appel d’offres en 2018 pour la numérisation de 15 millions de documents d’archives de la Société des Nations, Arkhênum a démarré en avril celle des archives de la police de Brandenburg, en Allemagne.

De nouveaux besoins

Le marché, porteur, stimule ses ambitions. "Le Covid a accéléré les choses, confirme Laurent Onainty. De nouveaux besoins sont apparus, notamment concernant l’accès aux contenus à distance. Nous avons eu beaucoup plus de demandes pour des expositions ou visites virtuelles. Tout s’accélère, les budgets de la numérisation se réorientent vers la valorisation patrimoniale", ajoute Emmanuel Fremau, responsable marketing et business développement. "Sur le 1er trimestre 2021, nous avons eu 47 demandes de devis contre 21 à la même période l’an dernier". 12 propositions de recrutement sont déjà en cours chez Arkhênum, "dont un ou deux chefs de projets à Bordeaux".

Laurent Onainty, CEO d'Arkhênum — Photo : Romain Béteille

Les entreprises privées sont aussi demandeuses. "Le secteur public représente environ 60 % de notre activité contre 95 % à nos débuts. Il est essentiellement composé de relations contractuelles de marchés. Avec le privé, nous sommes davantage dans une relation de confiance, nous avons entre 70 et 80 % de récurrence". Arkhênum compte sur son expérience du "sur-mesure" pour faire de Bordeaux "la capitale de la valorisation patrimoniale du groupe".

Une "branche patrimoine"

Bien implantée localement, notamment dans les vins et spiritueux, l’entreprise veut aussi pousser son développement sur le marché français. En début d’année, la Bibliothèque nationale de France lui a confié 11 millions de pages à numériser sur quatre ans, amenant la société à recruter neuf personnes sur place.

"Ces succès nous ont prouvé que nous étions capables d’adresser des gros marchés nationaux", reprend Laurent Onainty en dévoilant la volonté du groupe de poursuivre, via de nouvelles acquisitions, le développement de sa branche patrimoine afin de "pouvoir y agglomérer d’autres compétences comme la conservation préventive, la numérisation 3D, la muséographie, la reproduction d’œuvre d’art ou la préservation de bâtiments". Le groupe vise une multiplication par deux ou trois de son chiffre d’affaires sur la branche patrimoine pour les activités numérisation et valorisation (environ 10 M€). "De notre côté, nous espérons atteindre 6 millions d’euros en 2021."

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