Ille-et-Vilaine
Après plusieurs rachats, la stratégie d'Hypred pour poursuivre sa croissance
Ille-et-Vilaine # Industrie

Après plusieurs rachats, la stratégie d'Hypred pour poursuivre sa croissance

S'abonner

Hypred, à Dinard, signe des opérations de croissance externe les unes après les autres. Depuis un an, elle s’est émancipée de Roullier et a racheté trois sociétés. Objectif : devenir un acteur mondial incontournable de la biosécurité.

Hypred est spécialisée dans la fabrication de produits d’hygiène, de détergence et désinfection pour les élevages et l’industrie agroalimentaire — Photo : CC-BY-MJosse

Cédée en 2016 par le groupe malouin Roullier au fonds d’investissement privé Ardian, Hypred signe des opérations de croissance externe les unes après les autres. Depuis un an qu’elle s’est émancipée de Roullier (tout en restant installée dans les locaux du géant de l’agrofourniture), Hypred a racheté trois sociétés. Derrière ces opérations, un seul objectif : se positionner comme un acteur mondial incontournable de la biosécurité pour les professionnels de l'agroalimentaire et de l'agriculture.

Parts de marché complémentaires

Hypred est en effet spécialisée depuis plus de trente ans dans la fabrication de produits d’hygiène, de détergence et désinfection (pour les élevages et l’industrie agroalimentaire). Elle s’est diversifiée ensuite dans la fabrication de compléments alimentaires pour la prévention de la santé animale (vaches essentiellement). Pour prendre une position de leader, Hypred veut se positionner « de la fourche à la fourchette en tant qu’acteur de la biosécurité sur le marché mondial du "Food, farm and beverage" (élevage et transformation alimentaire), qui pèse 3 milliards d’euros », confie Sébastien Bossard, PDG d’Hypred. Avec ses trois derniers rachats, elle a acquis des parts de marché complémentaires qui lui permettent de couvrir l’ensemble de cette filière. Elle a ainsi étendu son périmètre géographique et ses domaines d’application à d’autres espèces animales.

Zones géographiques étendues

En effet, Hypred a d’abord repris la société allemande AntiGerm en mai 2017. Hypred, qui était bien implantée en Europe de l'Ouest et du Sud, bénéficie désormais du réseau d’Anti-Germ en Europe centrale et de l'Est. La société allemande fabrique notamment des produits d’hygiène pour les laiteries et l’agroalimentaire, mais des solutions de traitement de l’eau potable (via sa filiale irlandaise Medentech)

Le dernier rachat en date permet à Hypred de renforcer sa présence sur le continent américain. C’est l’objectif de la reprise de la société brésilienne G3 Quimica en septembre dernier. Il est d’autant plus porteur à terme qu’Hypred construit sa propre usine au Brésil, pour produire sur place ses solutions d’hygiène et de désinfection à forte valeur ajoutée destinées au marché brésilien. Cette unité vient compléter les treize sites industriels détenus en propre par Hypred à travers le monde (auxquels s’ajoutent 7 sites industriels de prestation à façon, pour les prémix) : France, Pologne, Espagne, Italie, Autriche, Allemagne, Hongrie, Argentine, Irlande. « Nous avons démarré la construction d’un nouveau site en Espagne fin 2018 pour remplacer celui de Pampelune », annonce Sébastien Bossard.

Photo : CC-BY-Hypred

D’autres marchés, d’autres espèces animales

La troisième société reprise par Hypred, en août, est LCB Food Safety, basée à Boz, près de Mâcon (71). Elle fabrique notamment des produits de désinfection par « ultradiffusion » (procédé de désinfection des surfaces par voie aérienne). Ces produits s’adressent notamment les élevages de porcs et de volailles, marchés sur lesquels était peu présente Hypred (qui n'adressait jusqu’alors que les élevages de vaches laitières).

Avec ces acquisitions, Hypred reste sur ses métiers fondamentaux mais distribue ses produits dans 92 pays, contre 40 en 2016. Alors qu’elle réalisait en 2016 100 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 400 salariés, le groupe dirigé par Sébastien Bossard atteint désormais les 200 millions d’euros avec 894 salariés dont 25% seulement travaillent en France sur trois sites (20 à Mâcon pour LCB, 40 à Vaas pour Anti-Germ et 80 à Dinard pour Hyped). Les autres salariés sont répartis en Europe majoritairement, mais également en Amérique du Nord, du Sud, en Turquie et en Asie (où Hypred dispose d’une filiale en Chine avec 20 salariés). Globalement, Hypred réalise une croissance de 5 à 10% par an, avec 60% de son activité à l’export.

Objectif : 300 millions d’euros dans 18 mois

Ainsi, Hypred compte poursuivre sur sa lancée, avec de nouvelles opérations de croissance externe mais aussi grâce à sa croissance organique. «Notre marché se consolide, et les nouvelles réglementations qui se mettent en place obligent à atteindre une taille critique nécessaires à notre réussite, estime Sébastien Bossard. D’autre part, la concentration des acteurs de l’agroalimentaire, que nous constatons depuis plus de dix ans, font grossir la taille de nos clients. Donc, pour avoir la capacité à répondre à leurs exigences, nous devons nous aussi faire grandir notre dimension internationale ». D’ici à 18 mois, l’objectif du groupe Hypred est de racheter d’autres sociétés, afin d’atteindre les 1 200 salariés pour un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros.

Bientôt une halle technologique

En parallèle, Hypred poursuit sa R&D. Le laboratoire de Dinard est actuellement en pleine refonte (10 salariés). Grâce à un investissement d’un million d’euros, il sera rénové et agrandi notamment d’une halle technologique courant 2018.

Ille-et-Vilaine # Industrie