Non, l'industrie lourde tricolore n'est pas morte ! En témoigne la société AMC Castera, qui fabrique des remorques et semi-remorques. Dans l'atelier de 8 500 m², le bruit et les étincelles des chalumeaux offrent un spectacle de plus en plus rare dans notre pays : une usine avec des ouvriers. Car pour construire les matériels roulants que produit l'entreprise, les machines n'ont pas (encore ?) remplacé les salariés.
400 000 euros investis en 2017
Dans l'usine, sont entreposées des barres de métal et toutes tailles et de tous volumes. A l'autre bout de la chaîne, plusieurs remorques et semi-remorques rutilantes sont stationnées sur un parking. Entre ces deux points, tout ou presque est réalisé à la main. D'où la présence sur place d'énormes ponts roulants, de nombreux postes de soudage, d'une cabine de peinture... En 2016, une machine de découpe plasma et une presse plieuse ont intégré l'usine. En 2017, un investissement de 400 000 euros permettra d'acquérir une machine automatique de sciage et un robot de soudage. « Pour lutter contre la concurrence étrangère, il faut veiller en permanence aux gains de productivité et travailler sur l'amélioration du produit », explique Alain Hervé, le président.
Clients : entreprises de BTP
AMC Castera produit entre 200 et 300 machines par an. Chaque remorque et semi-remorque est produite à l'unité, en fonction de la demande du client. Les engins sont destinés au transport routier d'engins et matériels pour les secteurs du bâtiment, de la construction et des travaux publics. Certains matériels servent également au transport d'engins agricoles et forestiers. Quelques loueurs et concessionnaires de machines figurent également parmi les clients. « Une remorque ou semi-remorque coûte entre
20000 et 150 000 euros et peut rouler pendant 30 ans, indique Alain Hervé. La réputation et la réactivité sont indispensables pour décrocher des contrats. Il faut être déjà identifié par les clients au moment où ils ont un besoin. Nous fonctionnons essentiellement grâce à des appels entrants ». Pour faire connaître sa marque, le dirigeant participe à de nombreux salons dédiés au BTP, tels Aquibat (Bordeaux), Artibat (Rennes), Intermat (Paris)... Une présence sur des événements professionnels qui permet de capter 15 % du marché national.
Concurrence de grands groupes étrangers
« Nous n'avons quasiment plus de concurrents en France », se désole Alain Hervé. En revanche, AMC Castera doit faire face à des grands groupes comme Faymonville (Belgique) ou Nooteboom (Pays-Bas), qui se développent sur le marché du petit et moyen matériel, où la société girondine réalise l'essentiel de son activité. « Ils viennent nous challenger car le marché des petits et moyens matériels est plus porteur que le marché des véhicules exceptionnels, explique Alain Hervé. Nous répondons avec notre qualité, notre proximité et notre service client ».
Contact : 05 57 40 37 37
