C’est, selon l’entreprise, "la plus grande usine couverte en 5G d’Europe". Alcatel Submarine Networks (947 millions d’euros de chiffre d'affaires global) vient de faire entrer son usine de Calais, qui emploie 600 salariés sur 11 bâtiments répartis sur 50 000 m2, dans une nouvelle ère. En étant raccordée à un réseau privé 5G grâce au chantier mené par Nokia - dont Alcatel Submarine Networks (ASN) est une filiale - et Iliad, ASN entre directement dans l’industrie 4.0.
59 antennes 5G
À Calais, le site de production et d’assemblage de câbles de fibre optique sous-marins dispose désormais de 59 antennes de type 5G grâce à un investissement “de plusieurs millions d'euros” et au cofinancement de l’État dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA). “L’usage de la 5G améliore les processus industriels grâce à la collecte automatique des données de l’usine et à leur traitement. Avec un autre avantage qui est l’intégration de l’internet des objets (IoT) dans la production industrielle”, explique Florence Palacios, directrice de l’usine.
Concrètement, plusieurs cas d’usage sont déjà identifiés. La digitalisation des process industriels passe pour les opérateurs par la mise à disposition de tablettes contenant l’ensemble des procédures de production (nomenclatures techniques, spécifications produits). Avec cette dématérialisation, ils ont accès aux informations de production et les enrichissent en temps réel. En outre, la gestion du remplissage des cuves de stockage via des capteurs laser assure le suivi de la disponibilité de l’ensemble des cuves de l’usine. Un travail jusqu’à présent réalisé manuellement qui change de dimension grâce à des algorithmes prédictifs.
La 5G, c’est aussi l’internet des objets. Cela se traduit pour l'usine calaisienne d'ASN lors d’opérations de maintenance à distance. “En cas de problème sur une machine, nos opérateurs peuvent chausser des lunettes connectées et gardent les mains libres pour intervenir. À l’autre bout du monde, nos fournisseurs voient alors en direct leur champ de vision pour les guider”, détaille Florence Palacios, qui prévoit également de monitorer l’ensemble de ses bâtiments pour optimiser les consommations énergétiques. “Nous n’en sommes sans doute qu’aux prémices avec des usages que nous n’imaginons pas encore”, appuie la directrice.
Nouvelles lignes de production
Autre signe de bonne santé du site calaisien, le programme “Néo”, lancé en 2020, arrive à son terme avec la construction de deux bâtiments supplémentaires et l’accueil d’une dizaine de nouvelles lignes de production. Objectif : augmenter de 25 % la capacité de production pour répondre à un marché mondial dynamique. Et ce via un investissement majeur de 120 millions d’euros opéré de 2020 à 2023. Un accroissement d’activité qui a généré pas moins de 180 embauches pour porter l’effectif à quelque 600 personnes sur une centaine de métiers.
L’usine fondée en 1891 n’en finit pas de se réinventer. Deux nouvelles lignes de production devraient prochainement venir renforcer l’outil industriel alors qu’une opération de démolition-reconstruction d’un bâtiment est à l’étude pour optimiser le site.
