Le long du périphérique nantais, dans sa partie sud (Rezé), s’étend un long bâtiment à la silhouette discrète, qui connaît une activité nocturne digne d’une ruche. Pas moins de 150 entreprises s’activent au quotidien sous les halles qui couvrent 70 000 m2 de ce site qui héberge depuis cinq ans le nouveau Marché d'intérêt national (MIN) Nantes Métropole, second de France par sa taille, derrière le géant de l'Île-de-France, Rungis. "Pour renforcer sa dynamique et préparer son adaptation aux mutations en cours et aux défis à venir, nous avons en projet la réalisation d’un bâtiment phare, sur trois étages de 1 500 m2 chacun, annonce Mahel Coppey, présidente de la Semminn (Société d’économie mixte qui gère et exploite le MIN de Nantes), à l’occasion de la présentation de l’activité du MIN. Il accueillera des start-up de la foodtech dans un incubateur, des bureaux pour assurer des formations (des Apprentis d’Auteuil, par exemple) et pour accueillir des syndicats, des espaces dédiés à la logistique et d’autres aux salariés ainsi que des ateliers de transformation et des cuisines au dernier étage." L’enveloppe financière ? "Autour de 11 millions d’euros, lance Amaury Hanotaux, directeur général de la Semminn. Le bâtiment sera construit sur le dernier espace disponible des 20 ha du MIN, dans la partie sud."
428 millions d’euros de chiffre d’affaires
La livraison du bâtiment phare est espérée dans la fourchette de "2025 à 2026", souhaite Mahel Coppey. La construction de ce nouveau bâtiment souligne le dynamisme à l’œuvre sur ce site considéré comme l’un des plus modernes en son genre en France, qui compte notamment 31 000 m2 de panneaux photovoltaïques. Ici, de 22 heures à 7 heures du matin, des grossistes comme Maison Berjac ou des producteurs locaux fournissent en fruits et légumes, en viandes, en fruits de mer, en fleurs, en plantes et décorations, les commerces de bouche, les grandes et moyennes surfaces, les restaurants, les commerces de proximité, de Nantes à Brest, de La Rochelle à Caen en passant par Le Mans. Le chiffre d’affaires annuel généré est de 428 millions d’euros.
"En 2019, le MIN, qui était à Nantes, a vécu son grand déménagement, rappelle Mahel Coppey, par ailleurs vice-président de Nantes Métropole. Certains s’interrogeaient sur la pertinence économique de ce projet qui s’éloignait du centre-ville et donc des clients. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il y avait 800 emplois sur l’ancien site, désormais c’est 1 400. On comptait 3 500 acheteurs, ils sont aujourd’hui 4 500." Enfin, 200 000 tonnes de produits y sont commercialisées chaque année, et un accent est mis sur le local, avec la présence de 40 producteurs locaux qui vendent sur le carreau de 1 700 m2 qui leur est consacré.
Bref, le MIN tourne à plein régime. "Le MIN est un service public pour les entreprises de notre territoire, souligne Amaury Hanotaux, directeur général de la Semminn. Nous voulons être le marché alimentaire de référence du Grand Ouest en positionnant le MIN sur des tarifs accessibles, avec une offre de service, des infrastructures et des équipements performants." Aujourd’hui, 98 % des surfaces de vente sont occupées. Sur les 2 % qu’il reste (soit 2 000 m2), le MIN souhaite privilégier la location à de "nouvelles entreprises de moins de 3 ans". Des jeunes pousses qui méritent de grandir.
