Haut-Rhin
Une entreprise allemande de e-commerce en passe d’investir 80 millions d’euros et de créer 500 emplois
Haut-Rhin # E-commerce # Implantation

Une entreprise allemande de e-commerce en passe d’investir 80 millions d’euros et de créer 500 emplois

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C’est un investissement de l’ordre de 80 millions d’euros avec, à la clé, 300 emplois créés. Une entreprise allemande de e-commerce a signé un compromis de vente pour un terrain de 18 hectares à Ensisheim. La finalisation du projet est cependant suspendue aux résultats des élections présidentielles.

— Photo : Le Journal des Entreprises

D’ici la fin 2018, une plateforme logistique de 100 000 m² destinée aux activités de e-commerce d’un groupe allemand spécialisé dans la vente de pneus et de produits industriels pour l’automobile ainsi que l’agroalimentaire devrait sortir de terre à Ensisheim. Coût de l’opération : entre 70 et 80 millions d’euros et 300 emplois à la clé. La surface de 18 hectares est située sur le parc d’activité de la plaine d’Alsace, sur la communauté de communes Centre Haut-Rhin à Ensisheim. L’entreprise allemande de e-commerce, cotée en bourse, déjà présente en Grande-Bretagne, en Suède et en Espagne, souhaite rester anonyme jusqu’à la finalisation de l’acte de vente.

Cependant, la combinaison des éléments liés à la nationalité, à l’activité et aux implantations géographiques de la société laissent penser à l’entreprise allemande Delticom. Située à Hanovre et cotée à la bourse de Francfort, l’entreprise se décrit comme «principal marchand de pneus sur Internet en Europe ». Contactée par la rédaction, la société est toutefois restée muette quant à ce dossier. Dans un communiqué daté du 14 novembre dernier, Delticom annonçait pour l’année 2016 une prévision de chiffre d’affaires de 620 à 630 millions d’euros et un Ebitda de 16 millions d’euros.

Des atouts européens …

« Notre communauté de neuf communes dispose d’une centaine d’hectares pour développer le parc d’activité de la plaine d’Alsace. Cette zone à proximité d’Ensisheim sur l’A35 est située à 30 minutes de Bâle, une heure de Strasbourg et à une heure de Fribourg. C’est cette situation géographique au cœur de l’Europe, couplée à l’assurance d’une main d’œuvre alsacienne qualifiée qui a décidé l’investisseur », estime Michel Habig, président de la communauté de communes Centre Haut-Rhin et maire d’Ensisheim. Le dossier était en concurrence avec des prospections à Barcelone, en Italie du Nord ainsi que dans la région de Stuttgart.

Steven Engler, le porteur de projet allemand en charge de construire ce centre logistique de 100.000 m² se fait connaître sous le nom d’Eurovia, société située à Gelsenkirchen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Une homonymie qui « n’est pas liée à la filiale du groupe Vinci », précise Michel Habig.

… suspendus aux résultats de l’élection présidentielle

Le dossier a été mené conjointement par l’Agence d’Attractivité de l’Alsace (AAA) et les services de l’Adira, l'Agence de développement économique de l'Alsace, contactés à travers la plateforme Alsace Développement lorsque l’investisseur était en recherche de terrains. Le sénateur André Reichardt, président de l’AAA, se félicite d’un « tel investissement étranger, le premier de cette ampleur en Alsace depuis plus de dix ans. L’Alsace redevient attractive». Pour autant, le compromis de vente s’accompagne de clauses laissant une latitude à l’investisseur pour se repositionner. En effet, Michel Habig évoque une clause faisant référence à « un éventuel changement en termes de parité de monnaie ou de sortie de la France de la zone euro. Nous sommes actuellement devant un projet qui s’insère dans la continuité de l’Europe telle qu’elle s’inscrit aujourd’hui. Des clauses concernant la parité monétaire peuvent exister pour d’autres signatures de projet impliquant des devises étrangères, notamment lors de conclusions de dossiers avec des Japonais par exemple ».

André Reichardt précise « qu’il n’y a pas lieu de faire une utilisation politique de cette annonce d’implantation. Notre atout fort, c’est d’être situé au cœur de l’Europe. L’investisseur qui arrive joue la carte de l’Europe. Ce dossier est tel qu’une potentielle sortie de la France de l’Union européenne serait de nature à perturber la réalisation du projet. Il s’agit d’une préoccupation normale de la part d'un investisseur qui veut s’assurer une stabilité économique ». Gilbert Vonau, premier vice-président de la Communauté de communes en charge du développement économique, ajoute quant à lui que « le terrain est convoité, le compromis permet à l’investisseur de le fixer. Par ailleurs, dans ce contexte électoral, de nombreux investisseurs étrangers sont en stand-by, nous pouvons comprendre cette clause ».

Une mise en service prévue d’ici la fin 2018

Dans l’état actuel du dossier, la vente pourrait être finalisée dans les six à huit mois. Les travaux seraient alors lancés début 2018 pour une mise en service du site en fin d’année 2018. 300 postes seraient créés dans l’immédiat. Une extension du site de l’ordre de 60 000 m² trois ans après le lancement de l’activité est déjà évoquée, ce qui pourrait créer 200 emplois supplémentaires. Les produits destinés aux professionnels seront distribués, depuis la plateforme d’Ensisheim, sur les marchés du Benelux, de l’Espagne, de l’Italie et de la France. Enfin, la plateforme logistique devrait devenir autonome en consommation d’énergie puisqu’il est prévu qu’elle soit équipée de panneaux photovoltaïques, d’éoliennes et celle-ci utilisera la géothermie pour son système de chauffage.

Haut-Rhin # E-commerce # Implantation # Politique économique