L'UCC Grand Est, en première ligne face aux abus et mauvaises pratiques
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Thomas Azan président de l'UCC Grand Est L'UCC Grand Est, en première ligne face aux abus et mauvaises pratiques

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L’Union des conseils en communication du Grand Est (UCC Grand Est), syndicat professionnel visant à fédérer les agences-conseils en communication du territoire, vient d’élire son nouveau bureau. Thomas Azan, gérant de l’agence Goodway à Strasbourg (6 salariés), en a pris la présidence et dévoile son projet de mandature.

— Photo : © Bartosch Salmanski

Thomas Azan, qu’est-ce qui a motivé votre candidature à la présidence de l’UCC Grand Est ?

T.A. : J’étais déjà actif dans le réseau depuis 2013. J’en assurais le secrétariat général depuis deux ans. J’ai donc suivi de près le passage du syndicat à l’échelle Grand Est (en octobre 2016, NDLR), à l’initiative du précédent président, Daniel Reyt. Je voulais poursuivre son travail. Il a eu le courage de se lancer dans ce projet, alors que les agences lorraines et champenoises n’étaient pas du tout fédérées entre elles. Je souhaite être dans la continuité de ce travail. L’UCC Grand Est est désormais une réalité, il s’agit aujourd’hui de l’animer.

Quel poids pèse l’UCC Grand Est dans le secteur de la communication ?

T.A. : Nous ne disposons pas encore de chiffres précis sur le poids économique régional de la filière. L’un de nos projets est de créer un observatoire de la communication. L’UCC Grand Est compte 37 entreprises adhérentes. L’enjeu est évidemment d’en développer le nombre, particulièrement en Lorraine et en Champagne-Ardenne.

Comment ?

T.A. : Par des ateliers, des conférences et des rencontres entre agences et ou annonceurs, comme on le faisait déjà en Alsace. Nous avons aussi décidé de nous adjoindre les services d’un animateur de réseau pour structurer ces actions. Il s’agit d’Emmanuel Guingand (un ancien de l’agence strasbourgeoise Reymann Communication aujourd’hui à son compte, NDLR.). Nous organiserons un grand évènement par an, dont le grand prix de la communication, biennal. Cette année, ce sera une sorte de hackathon de la communication au profit de six associations caritatives de la région, qui se tiendra à Reims.

Quels sont les sujets de crispation des agences ? Comment l’UCC Grand Est contribue-t-il à les résoudre ?

T.A. : L’UCC Grand Est se doit d’être en première ligne dès que des abus, des mauvaises pratiques et ou des solutions conflictuelles lui sont remontées. L’un des sujets récurrents depuis des années est la réponse aux consultations et appels d’offres. Nous sommes là pour rappeler aux annonceurs les bonnes pratiques d’une compétition et nous souhaitons aller à leur rencontre ces deux prochaines années.

Vous avez récemment relayé sur les réseaux sociaux le cas d’une consultation dont l’issue a particulièrement dérouté les agences mises en concurrence…

T.A. : C’est un cas parmi d’autres. Trois agences alsaciennes ont répondu à une consultation émanant de la French Tech Alsace qui cherchait à repositionner sa communication. À l’annonce des résultats, le demandeur avait finalement retenu une école de Strasbourg qui s’était « spontanément proposée ». Nous dénonçons de manière générale le manque de considération de certains annonceurs et acheteurs publics pour les agences conseil en communication et le travail fourni lors des consultations et appels d’offres.

Que préconisez-vous ?

T.A. : Nous mettons à disposition des annonceurs le « Guide d’une compétition réussie » qui donne quelques règles de bon sens, comme limiter le nombre d’agences en compétition, rester sur un délai de réalisation et de décision raisonnable, permettre à toutes les agences de présenter physiquement leur projet voire d’indemniser financièrement les agences short-listées non retenues.

Quel est le manque à gagner pour les agences ?

T.A. : Une agence alsacienne avait quantifié le temps qu’elle passait à répondre à des consultations et appel d’offres. Cela mobilisait l’équivalent de deux salariés à temps plein sur l’année… Soit quelque 50 000 heures par an à l’échelle de tous nos adhérents. À cela s’ajoute d’autres problématiques telles que la concurrence déloyale des autoentrepreneurs, des prix en inadéquation avec les réalités du marché ou encore le choix de prestataires extérieurs à la région – parisiens le plus souvent - par des institutionnels locaux alors que toutes les compétences sont dans la région…

Quels autres sujets souhaitez-vous défendre durant votre mandat ?

T.A. : L’une des problématiques majeures est la question de la formation et du recrutement. Nous n’arrivons pas à trouver les bons profils malgré les différentes formations proposées sur le territoire. Nous allons rencontrer les organismes de formation pour faire connaître les métiers et expliquer nos besoins, pour que les jeunes actifs soient directement employables. Enfin, la vocation première du syndicat est la solidarité entre agences. Nous devons faciliter le reclassement des salariés touchés par un plan social et brainstormer ensemble pour apporter des solutions aux dirigeants. Je suis confiant car je sens que tous les membres se sentent concernés et ont envie de défendre nos métiers et de faire avancer les choses.

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