Arrivé à la tête de l'entreprise Hussor il y a un an en vue du départ en retraite du directeur général Yves Couillard, Pierre Weinling a eu pour tâche de préparer la reprise de la société par son équipe dirigeante et ses cadres managers, à travers une opération de management buy-out (MBO). L'opération s'est concrétisée fin d'année 2016, notamment avec l'entrée au capital de Capital Grand Est. La société Hussor, située à Lapoutroie, emploie 100 personnes et conçoit, fabrique et commercialise des coffrages métalliques à destination du BTP. L'exercice 2016-2017, qui sera clôturé en mars, enregistrera un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros, contre 19 pour l'année précédente. « Le fonds Ciclad détenait Hussor de façon majoritaire depuis 2006. La société avait vocation à sortir de ce montage. Dans un contexte de changement de direction au sein de l'entreprise, nous avons jugé opportun de donner aux dirigeants et aux cadres la possibilité de reprendre la société. Cela a également été l'occasion de lancer notre plan stratégique », détaille Pierre Weinling.
Deux fonds d'investissement
Valérie Geiger, directrice générale de Capital Grand Est, société de capital investissement en fonds propres, est intervenue pour accompagner la direction et les cadres managers à reprendre l'entreprise, ceux-ci ne disposant pas des moyens financiers pour acheter seuls l'intégralité des actions. Capital Grand Est, à travers son fonds Alsace croissance, est donc intervenu à hauteur de 3 millions d'euros dans ce MBO aux côtés d'un autre fonds qui n'a pas souhaité révéler son identité. L'entrée au capital de ces deux fonds d'investissement, ajoutés à l'apport des managers d'Hussor, ont permis à la société de faire intervenir Bpifrance et quatre banques pour boucler le financement du rachat.
Plan stratégique
« Le plan de reprise et les objectifs de développement présentés aux fonds qui nous accompagnent visent, d'ici cinq ans, à revenir au niveau historique des chiffres d'affaires de l'ordre de 25 à 26 millions d'euros », estime Pierre Weinling, pour qui « la société est très dépendante de l'activité du bâtiment et de la construction de logements. Nous avons traversé une chute importante de la construction de logements neufs en 2014. En 2015, le marché s'est redressé, notamment avec les effets de la loi Pinel, nous profitons de cette dynamique et travaillons sur trois autres leviers », ajoute le directeur général. Ainsi, dans le cadre de son plan stratégique, Hussor souhaite accélérer sur la R & D et l'innovation en développant de nouveaux produits. Pierre Weinling souhaite aussi étendre et dynamiser le réseau d'agents commerciaux. Si l'entreprise réalise 80 % de son activité sur le territoire national, elle est aussi présente à l'export, notamment sur les marchés limitrophes pour lesquels certains produits doivent être adaptés, accompagnés d'un développement particulier. Le coffrage vertical étant l'un des produits phares d'Hussor, celui-ci doit s'adapter aux différents modes constructifs.
Un accompagnement régional
Pierre Weinling s'est tourné vers Capital Grand Est pour son ancrage régional. La société dispose de 100 millions d'euros sous sa gestion à travers plusieurs fonds tels que CapinnovEst, Alsace Capital et le fonds Alsace Croissance. En 2016, Capital Grand Est a réalisé 21 investissements pour un total de 13,6 millions d'euros. Créée en 2012, la société a opéré un changement de nom pour marquer son intervention qui peut désormais se faire à l'échelle de la région Grand Est « selon les opportunités s'offrant en Champagne-Ardenne et également en Lorraine », souligne Valérie Geiger.
