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Comment le domaine Trimbach compte résister aux surtaxes américaines sur le vin
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Comment le domaine Trimbach compte résister aux surtaxes américaines sur le vin

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Le domaine familial Trimbach, à Ribeauvillé, dans le Haut-Rhin, exporte aux États-Unis depuis les années 1960. Aujourd’hui, ce marché représente un tiers de ses ventes de vin. Autant dire que l'annonce de surtaxes américaines sur le vin français a été accueillie avec inquiétude.

Le domaine Trimbach est dirigé par la 12e génération. La 13e génération prend la relève. — Photo : © Olivier Wymann

Pour les vins d’Alsace, les États-Unis représentent le troisième marché à l’export, après la Belgique et l’Allemagne. L’annonce de la hausse des taxes douanières américaines, portées à 25 % sur les vins tranquilles français, ne passe pas pour les vignerons alsaciens. A Ribeauvillé (Haut-Rhin), Jean Trimbach, co-propriétaire du domaine familial Trimbach, qui emploie 35 personnes (CA non-communiqué), l’affirme : « C’est un coup de poignard dans le dos. »

Le domaine va encaisser le surcoût

Le domaine, dirigé par la 12e génération, exporte ses vins aux États-Unis depuis les années 1960 et se déclare premier domaine alsacien, en volume, depuis 1978 sur ce marché. L’exploitation s’étend sur 55 hectares de production et achète 65 hectares de raisins alsaciens à vinifier. Sur le million de bouteilles commercialisé chaque année, le tiers part à l’export vers les États-Unis.

« Sur ce marché, nos vins se vendent entre 18 et 30 $ la bouteille chez les cavistes (entre 16 et 27 €, NDLR). Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre à notre charge la répercussion de la hausse des taxes douanières, en coupant la poire en deux avec notre importateur, voire en trois avec nos distributeurs. Cependant, les distributeurs grincent des dents, car ils ne se sentent pas concernés. Peu vont jouer le jeu », s’inquiète Jean Trimbach.

Entre incompréhension et inquiétude

Dans cette situation, le vigneron espère « avoir une petite chance, c’est que l’importateur ait un stock qui corresponde au fonds de roulement. Nous pouvons tenir encore jusqu’à fin février. D’ici là, il faut espérer que la mesure sera supprimée ou allégée. »

Jean Trimbach ne comprend pas le « choix de ne pas taxer les vins effervescents » et espère que « le gouvernement aide la filière viticole française face à cette situation. Entre le Brexit, l’économie allemande qui ralentit, la situation en Amérique du Sud et à Hong Kong, cela ne tombe pas au bon moment », s’insurge le viticulteur, dont les vins distribués aux États-Unis le sont à 60 % dans les réseaux de restauration et à 40 % chez les cavistes.

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