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Comment Interlac veut booster les ventes de ses huiles au monoï
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Comment Interlac veut booster les ventes de ses huiles au monoï

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Principal importateur de monoï de Tahiti en métropole, la société Interlac Laboratoires, à Hindisheim (Bas-Rhin), veut donner un nouvel élan à la commercialisation de ses produits bronzants, via l'export notamment. Pour lisser son activité sur l'année, elle souhaite également développer le travail à façon pour les fabricants de cosmétiques.

Ghislaine Buchert, PDG de l'entreprise familiale Interlac Laboratoires, veut booster les ventes des ses produits bronzants de la marque Soleil des Iles — Photo : Adelise Foucault

Loin des plages paradisiaques, au beau milieu de la campagne alsacienne à Hindisheim (Bas-Rhin), la société Interlac Laboratoires produit des huiles et graisses à traire à base de monoï (issu de macérations de fleurs de Tiaré dans de l'huile de coprah) sous la marque Soleil des îles. Elle s’approvisionne en monoï dans l’unique huilerie de Tahiti, dont elle est, avec 50 tonnes annuelles, la première importatrice en métropole.

L’activité Soleil des îles représente aujourd’hui 55 % du chiffre d’affaires de l’entreprise à capitaux familiaux (CA 2017 : 4 M€ ; 14 personnes). Depuis sa naissance en Suisse en 1882, son activité historique est la production de graisse à traire pour l’hygiène des pis de vaches. Si l’entreprise commercialise toujours ce produit - en déclin du fait de l’automatisation de la traite -, elle s’est diversifiée en 1987 dans les huiles et graisses à traire de bronzage après l’acquisition de la société varoise Soleil des îles. Son activité a été transférée en Alsace, où Interlac a construit en 1992 un site de production unique alimentant ses trois implantations commerciales (France, Suisse, Allemagne).

Mieux segmenter les produits

Si l’huile de bronzage a pâti des campagnes de sensibilisation aux méfaits du soleil, la marque s’est adaptée en développant des formules avec indices de protection élevés (SPF 30 et 50). Elle a étoffé sa gamme qui compte aujourd’hui une trentaine de références. Cependant, confrontée à des marges serrées et à une activité saisonnière, l’entreprise remet à plat sa stratégie de développement en actionnant différents leviers.

Premier levier de développement : le marketing. « Il nous faut mieux segmenter nos produits et revoir leur packaging afin d’offrir aux consommateurs une meilleure lisibilité en rayons », pointe Joanne Halbwax, directrice marketing d’Interlac, qui entend aussi renforcer la visibilité de la marque, via les réseaux sociaux, son blog et son ambassadrice depuis deux ans, la surfeuse Maud Le Car.

Lisser l’activité sur l’année

Deuxième levier, l’export, avec le recrutement d’un commercial dédié. « L’international ne représente aujourd’hui que 6 % de notre chiffre d’affaires, pointe Ghislaine Buchert, PDG de l’entreprise. Nous devons renforcer notre présence sur nos marchés actuels (Dom-Tom, Suisse, Autriche, Italie, Belgique, Pays-Bas, Maghreb et Liban) et en Allemagne. Le principal frein sur ce marché est culturel : les gens préfèrent les laits pour le corps aux huiles. De manière générale, le monoï est un produit peu connu hors de France qu’il nous faut valoriser », poursuit-elle.

Les produits au monoï se vendant essentiellement lors de la période estivale, Interlac commercialise également une gamme pour la montagne (Soleil des Cimes), qui représente 800 000 € de chiffre d’affaires. « Pour lisser l’activité sur l’année, nous souhaitons développer le travail à façon », indique Ghislaine Buchert. Dans cette optique, l'industriel vient d’obtenir la certification Ecocert pour ouvrir son outil de production aux fabricants de cosmétiques, bio notamment. Le développement d’une gamme de cosmétiques à base de monoï est également à l’étude.

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