De Nancy à Grenoble, de Paris à Bordeaux, Alinea (dont le siège social est basé à Aubagne dans les Bouches-du-Rhône) compte une trentaine de magasins, pour un peu moins de 2 000 salariés. Combien de magasins resteront ouverts ? Combien de collaborateurs pourront être reclassés dans les autres enseignes du groupe appartenant à la famille Mulliez ? Rien n’a encore été officiellement établi.
Une nouveauté juridique
Déclarée en cessation de paiements, l’enseigne de meubles a été placée en redressement judiciaire le 13 mai dernier, victime entre autres du contexte sanitaire lié au Covid-19. C’est ce même contexte exceptionnel qui a poussé le gouvernement à revoir temporairement (jusqu’au 31 décembre 2020) le texte de loi concernant la reprise d’une entreprise placée en redressement judiciaire, anticipant une possible vague de faillites. Jusqu’alors, le Code de commerce (article L642-3) exigeait que l’auteur de l’offre de reprise soit un tiers. L’ordonnance du 20 mai dernier a changé la donne autorisant un dirigeant à être candidat à la reprise de sa propre entreprise.
Ainsi Alexis Mulliez, directeur général d’Alinea, membre de la puissante famille Mulliez, propriétaire notamment d’Auchan, Leroy Merlin, Decathlon, Kiabi ou encore de Boulanger, peut-il aujourd’hui prétendre à la reprise de l’entreprise née en 1988 à Avignon et qui enregistrait en 2018 un chiffre d’affaires de 273 millions d’euros.
Le tribunal de commerce de Marseille doit se prononcer le 31 août prochain.
