Alors que les deux réacteurs du site de la centrale nucléaire de Penly sont à l’arrêt, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, s’est rendu, vendredi 9 décembre, sur place à Petit Caux. Et malgré les nombreux réacteurs à l’arrêt - 16 réacteurs sur les 56 français sont à l’arrêt pour maintenance ou réparation - le ministre estime que "passer l’hiver sans coupures est à notre portée". Accompagné de Luc Rémond, nouveau patron d’EDF, le ministre est venu rappeler les engagements du gouvernement sur les grands enjeux de la filière. La visite du ministre en Normandie n’est pas anodine puisque le centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) de Penly a été choisi pour accueillir les deux premiers réacteurs du projet EPR 2 d’EDF.
Un projet à plus de 50 milliards d’euros
Présenté en mai 2021 par EDF, en partenariat avec le Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (Gifen), le projet EPR 2 vient en réponse à la demande du gouvernement dans la dernière programmation pluriannuelle sur l’énergie. Ce projet qui consiste à construire trois paires de réacteur EPR 2, d’une puissance unitaire de 1 670 MW, prévoit d’implanter la première unité sur le site normand de Penly, près de Dieppe, la seconde à Gravelines, et la troisième sur un site à choisir entre Budget et Tricastin en Rhône-Alpes. L’EPR 2 est un réacteur de forte puissance construit à Flamanville, et qui compte également deux autres EPR en service en Chine, ainsi qu’un autre en cours de démarrage en Finlande et deux en construction en Grande-Bretagne, en phase de génie civil. Au total, c’est un projet chiffré à 51,7 milliards d’euros, avec une mise en service du premier réacteur de Penly d’ici 2035. Selon Gabriel Oblin, directeur du projet EPR 2 chez EDF, plusieurs milliers d’emplois pourraient être créés avec le chantier de Penly. "Le chantier qui doit démarrer en 2024, avec une mise en service du premier réacteur prévue en 2035, représentera à son pic d’activité en 2029 environ 7 500 emplois. Et on estime que si on active tous les leviers du territoire, la moitié de cet effectif pourrait être recrutée localement". Au total, le projet EPR 2 devrait représenter un impact de 30 000 emplois en France sur les 20 années de construction des trois paires d’EPR, auxquels il faut rajouter 10 000 emplois pour l’exploitation prévue sur 60 ans.