Luc Lesénécal : « L'export, ça ne s'improvise pas »
# Événementiel # International

Luc Lesénécal : « L'export, ça ne s'improvise pas »

S'abonner

Après la tenue du premier salon mondial des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) à Deauville, le président normand du réseau veut valoriser les savoir-faire du territoire.

Luc Lesénécal (au centre) — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Qui sont les conseillers du commerce extérieur de la France en Normandie ?

Luc Lesénécal : Nous sommes 40 délégués sur l'ensemble du territoire et avons été les premiers à fusionner au niveau national. Nos délégués sont présents dans tous les domaines de l'économie comme l'agro-alimentaire, l'aéronautique, le textile, la pharmacologie, le numérique ou encore les transports. Ce sont des hommes et des femmes reconnus pour leur expérience à l'export.

Comment travaillez-vous avec les entreprises ?

L.L. : Notre mission est de conseiller bénévolement les entreprises après avoir été nommés par décret ministériel pour des mandats de trois ans, en partenariat avec l'équipe de France régionale export composée de la Direccte, la Région, Business France ou encore la CRCI. Nous sommes crédibles car souvent chefs d'entreprise qui parlent à d'autres chefs d'entreprise. Après un premier contact avec le dirigeant, nous réalisons un diagnostic pour trouver l'interlocuteur qui correspond le mieux à la problématique. Nous sommes également là pour expliquer les aides existantes et intervenir en matière de formation. Et nous avons la chance d'avoir une région dotée de nombreuses aides à l'export pour les entreprises. Nous faisons partie du comité export de la Région et de l'AD Normandie une structure à l'écoute des entreprises. Nous travaillons également sur l'attractivité du territoire, la promotion des savoir-faire.

Comment aller à l'export ?

L.L. : L'export, ça ne s'improvise pas. Avant d'aller à l'export, l'entreprise doit être solide en France et sur ses marchés, car lorsque l'on va sur un nouveau marché il faut attendre au moins trois ans pour obtenir des résultats. Ce qu'il faut, c'est chasser en meute, soit par le biais d'une filière, soit avec une identité forte. Et c'est là ou le fabriquer en France ou en Normandie peut jouer. Il faut déjà commencer par les pays européens quand on se lance car l'Europe a des avantages avec une monnaie unique et pas de droits de douane. Ce n'est pas la peine de partir trop loin tout de suite. C'est un domaine dans lequel le chef d'entreprise doit s'impliquer, être au plus près du terrain. Les clients ont envie de voir à qui ils s'adressent. Et ne pas oublier que l'export, ça a un coût. Vendre à l'export, c'est vendre de la différence, du savoir-faire. Cela se traduit par une qualité française, reconnue à l'international, et dont nous sommes riches en Normandie. Il faut raconter une belle histoire, travailler sur l'authenticité.

# Événementiel # International