Installée à Euratechnologies, la start-up Effipilot n'a pas manqué d'installer le logiciel qu'elle édite dans le bâtiment Le Blan-Lafont, qui s'étend sur 24 000 m². « Nous avons mis en place le logiciel Effipilot en septembre dernier et sur les premiers mois, le bâtiment a réalisé 29,5 % d'économies de gaz », se réjouit Jean-Thibaut Gay, président d'Effipilot. La start-up qu'il a créée en 2011 édite en effet un logiciel de pilotage automatique de l'énergie, à destination des entreprises et collectivités, qui permet de réaliser en moyenne 20 % d'économies d'énergie. Bureaux, commerces, lieux d'enseignements, etc., sont autant de cibles pour la start-up et ce, dans l'ensemble de la France.
Une levée d'1 million d'euros
Pour accélérer son développement, Effipilot a bouclé fin 2016 une levée de fonds d'un million d'euros. « Depuis la création, nous avons levé au total 2 millions d'euros », précise le dirigeant. Cette nouvelle opération a été réalisée auprès d'acteurs régionaux : la société d'investissement Noria, Nord France Amorçage, Bpifrance, la BNP et la Banque Populaire du Nord. « J'ai également contribué à cette opération », souligne le dirigeant, qui précise ensuite que, parmi les actionnaires, « personne ne détient une majorité à plus de 50 % du capital ». Cette enveloppe doit permettre à Effipilot de se développer sur le plan commercial, en recrutant des commerciaux, de renforcer son pôle service en recrutant des personnes issues du BTP et enfin, de continuer à innover pour améliorer en permanence son logiciel. « La moitié de nos effectifs est dédiée à l'innovation », note d'ailleurs le dirigeant. Effipilot emploie actuellement 11 salariés et le dirigeant ne communique pas le chiffre d'affaires. Actuellement dans une phase d'investissement, la start-up prévoit d'atteindre l'équilibre en 2019.
Se développer en France
Le développement d'Effipilot va se poursuivre en France dans un premier temps : « Nous ciblons plutôt les grandes métropoles. L'idée est d'asseoir notre présence en France avant d'aller à l'étranger », explique Jean-Thibaut Gay. Le logiciel est commercialisé au prix d'1,20 euro par m² et par an. Il peut être déployé sur des bâtiments neufs comme anciens. Son fonctionnement est le suivant : « Nous rendons le bâtiment digital, grâce à des capteurs qui viennent récolter des informations sur des systèmes déjà présents comme le chauffage, la ventilation, la climatisation, les thermostats, etc. Ces données sont collectées sur une plateforme puis traitées par des algorithmes, sachant que nous y ajoutons des données extérieures comme la météo, qui influe sur la consommation. Ensuite, des ordres sont générés automatiquement vers les systèmes, pour adapter leur consommation énergétique en fonction du confort demandé », détaille le dirigeant. Avec ce logiciel, le chauffage d'un bâtiment peut-être géré pièce par pièce, zone par zone... « Ce type de gestion n'est pas réalisable par un humain car nous collectons en moyenne 20 millions de données par mois et par bâtiment... » souligne le dirigeant.
