L'observatoire économique de la CCI du Morbihan a remis à jour ses données. L'occasion de cerner les différentes tendances, de déceler des opportunités et d'établir des points de vigilance. « La présentation de ces données se fait sur nos cinq délégations. Elles sont présentées par nos nouveaux élus (70 % effectuent leur premier mandat). Dans le cadre de la loi NOTRe, nous nous inscrivons comme l'interface avec la Région qui dispose de moyens financiers pour aider les entreprises, et aussi les collectivités locales », annonce en préambule Pierre Montel, président de la CCIM.
Les grandes tendances
À l'échelle du département, l'observatoire laisse apparaître « une bonne vitalité des acteurs économiques du territoire. La création d'entreprises a redémarré et elle est assez forte. » Le chômage semble avoir arrêté sa hausse et amorce une décrue (la baisse d'avril a compensé la forte hausse de mars). « Certaines filières retrouvent des couleurs après avoir beaucoup souffert. Comme le bâtiment », note Pierre Montel. Toutefois, les décisions d'investissements des entreprises restent encore minimes. « Toute la question est de savoir comment leur donner l'envie d'investir plus. »
Lorient : ancrage fort pour l'économie maritime
Avec 29 % des établissements du département, Lorient fait une large place au commerce et au CHR avec 41 % des entreprises qui y sont rattachées. Le secteur en pleine croissance sur ce territoire est celui de l'économie de la mer. Il représente 15,7 % des emplois avec 13.500 salariés sur les 86.000 comptabilisés. « Le bassin lorientais fait une large aux EMR avec les éoliennes fixes ou flottantes. Outre leurs installations, il y aura aussi des besoins ensuite en maintenance. Lorient, comme le Morbihan en règle générale, est aussi bien placée sur les smartgrids, ces réseaux intelligents. » Dans cette économie de la mer, le port de pêche, la réparation et la construction navale avec Kership (DCNS-Piriou) ouvre de belles perspectives au secteur. « Le tourisme est un axe émergent et de développement. Ceci avec l'aéroport de Lorient Bretagne Sud. C'est une réflexion qui doit être collective avec l'ensemble des acteurs. Il faudra aussi accueillir dans de meilleures conditions les croisiéristes. » Le point de vigilance du territoire réside dans le foncier. « La raréfaction des terrains réservés à l'accueil des entreprises nous alerte. L'étude réalisée par Audelor fait état d'un besoin de 15 ha par an et souligne qu'il manque de terrains de grande taille (+ de 5.000 m²).
Vannes : « RDV non pris mais un milieu très créatif »
Avec une concentration de 35 % des établissements du Morbihan et 36 % des emplois, Vannes demeure le leader économique. C'est aussi un territoire assez surprenant et contrasté. « Objectivement sur Vannes, il y a des rendez-vous qui n'ont pas été pris pour un palais des congrès mais aussi pour l'aménagement du quartier de la Gare avec l'arrivée de la LGV. C'est dommage. Les entreprises investissent, les collectivités doivent le faire aussi... » Sur la dynamique économique, Vannes enregistre le plus de création d'entreprises avec une hausse de 8,7 % en 2016 vs 2015. « Ses secteurs d'activités sont très équilibrés. Si Vannes a payé un lourd tribut en matière de hausse de chômage, le territoire a su retourner la situation. » En effet, sur le secteur la capacité de rebond est forte. « Je l'explique par le fait que les activités de services et de commerce savent s'adapter très vite. »
Auray : les enjeux des transports et du foncier
Avec 4.800 établissements soit 16 % de ceux du département, Auray voit beaucoup de ses entreprises rattachées au commerce et aux services ainsi qu'au tourisme. Parmi les priorités figure notamment la nécessité de fluidifier les transports avec l'arrivée de la LGV en direction notamment de Quiberon. Une réflexion sera engagée avec Aqta pour l'animation de la pépinière de la porte Océane. Un point d'alerte est mis sur le foncier qui arrive à saturation sur les zones.
Pontivy : valorisation de la filière industrielle
13 % des entreprises morbihannaises sont établies sur le territoire pontivyen. L'agroalimentaire et l'industrie y sont très fortement présents. Ces filières entendent soigner leur image pour se faire connaître et recruter localement. Des initiatives sont lancées pour soutenir le commerce.
Ploërmel : postes à pourvoir et chômage bas
9,3 % des entreprises sont installées sur ce bassin. Avec un taux de chômage de 7,8 %, un taux plus bas que celui du Morbihan et de la Bretagne, Ploërmel a trouvé des candidats pour l'ensemble des postes à pourvoir notamment dans l'industrie. Une enquête va être lancée à l'échelle de la communauté de communes pour cerner les causes et effets de ces métiers en tension.
