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Une liaison régulière à voile Quiberon-Belle Île : le pari d’Îliens tout près du but
Morbihan # Transport # Levée de fonds

Une liaison régulière à voile Quiberon-Belle Île : le pari d’Îliens tout près du but

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Une ligne régulière à voile entre Quiberon et Belle-Île, c’est le défi, en passe d’aboutir, lancé par le skipper Léon Passuello avec trois associés, tous marins. Les fondateurs de la compagnie maritime Îliens vont finaliser une levée de fonds en vue d’acquérir un catamaran de 50 places. Objectif : ouvrir une ligne régulière dès Pâques.

— Photo : DR

Voilà bientôt deux ans que Léon Passuello planche sur le rêve d’une vie : créer une ligne régulière à la voile entre Quiberon et Belle-Île. Armé de patience, il a franchi toutes les étapes de la création. Le projet est piloté depuis l’écloserie d’Aqta à Plouharnel, sous le nom de la compagnie Îliens. Constitué en société, il regroupe trois autres associés, deux skippers et un matelot-moniteur de voile : Ines Hoingnet, Lou Le Galliot et Jonas Duvivier. La compagnie Îliens a reçu le soutien de la CCI du Morbihan, de la Région Bretagne (qui a alloué des horaires d’occupation des cales à Quiberon et Palais), de la fondation Jean Guyomarc’h et d’autres partenaires, dont la marque Glazik. Îliens a également remporté le premier prix de l’appel à projets « Tourisme et itinérance », lancé par Bretagne Sud Golfe du Morbihan, ainsi que le prix régional des Initiatives maritimes 2020. Plusieurs prêts d’honneur ont déjà été accordés et des business angels se montrent également intéressés.

Une levée de fonds en deux temps

Dernière campagne en date : Îliens a dépassé les 23 000 euros (sur un objectif de 10 000 euros) sur la plateforme de crowdfunding maritime Ekosea. « Il y a un consentement à payer, avec à la clé des billets pour les 1 h 30 de traversée. Nous avons adhéré à la démarche d’Ekosea, fondée par Maël Prud'homme. Il est disponible, impliqué dans notre projet, et a lui-même une sensibilité de navigateur », apprécie Léon Passuello. « Nous avons pour l'instant levé 140 000 euros sur un objectif de 200 000 euros qui permettront de souscrire un prêt pour finaliser l’acquisition du navire. Nous recherchons encore quelques investisseurs », situe Léon Passuello, qui a repéré, avec ses associés, deux bateaux d'au moins 60 pieds dans les critères. « C’est une belle somme. Cale moteur ignifugée, radeaux de survie dédoublés, tuyauterie en inox, étanchéité renforcée… Rien n’est laissé au hasard. » Dans un autre registre, le bateau aura aussi un grand pare-soleil et des racks à vélo.

Retour en grâce du transport maritime à voile

Avec les enjeux climatiques actuels, un retour aux bateaux de marchandises et de ligne à voile s’esquisse. En Bretagne, les sociétés Towt ou encore Grain de Sail ont ouvert la voie : dans la région, les conditions météo doivent permettre, statistiquement, une utilisation de la voile 80 % du temps. L’appoint se fera au moteur thermique, même si l’équipe rêve d’un moteur électrique ou hydrogène : « Ce ne sera pas pour tout de suite, car c’est encore hors budget pour nous. Nous espérons que les coûts baisseront et que la législation s’adaptera au retour du transport à voile. Certaines normes sont adaptées aux bateaux à moteur et alourdissent considérablement les navires », constate, en connaisseur, Léon Passuello, qui a été capitaine pendant dix ans sur des bateaux de pêche, des vieux gréements et des catamarans.

Les associés espèrent rapidement signer le compromis du navire et donnent rendez-vous au printemps. À l’approche de l’objectif, la pression monte d’un cran : « Plus on sent que l’adhésion au projet est là et plus on se dit que ça doit marcher ! »

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