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Quand les besoins des entreprises se heurtent à la pénurie de foncier dans l’agglomération de Lorient
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Quand les besoins des entreprises se heurtent à la pénurie de foncier dans l’agglomération de Lorient

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L’agglomération lorientaise enregistre plus d’une centaine de projets de développement ou d’implantation d’entreprises mais le foncier manque. Des extensions de zones d’activité sont lancées mais certaines sont confrontées à l’opposition d’associations environnementales.

La zone de Kerpont, deuxième bassin économique de Bretagne, devrait s’agrandir d’une trentaine d’hectares pour accueillir de nouveaux projets d’entreprise — Photo : Lorient Agglomération

Le territoire de Lorient Agglomération doit répondre à une équation complexe : comment répondre aux besoins des entreprises en matière de foncier économique dans un contexte avéré de pénurie ? Des projets existent bien mais ils font face à des recours et/ou des oppositions. Les acteurs économiques du territoire tirent la sonnette d’alarme. "Nous avons 112 demandes d’implantation à date sur le territoire de l’agglomération, soit quelque 38 à 40 hectares nécessaires quand nous n’avons que 6,3 hectares commercialisables", a détaillé fin 2022 Freddie Follezou, ex-président en charge de l’économie au sein de Lorient Agglomération. Ces projets "qui sont à 80 % des demandes endogènes d’entreprises locales en croissance", précise Gilles Poupard, directeur d’Audelor, l’agence de développement économique et technopole, ont aussi un poids économique. Le chiffrage laisse apparaître un investissement global oscillant entre 300 et 400 millions d’euros permettant la création de 800 emplois. Depuis deux ans, ces demandes sont croissantes sur le bassin lorientais et font la part belle à l’industrie au sens large ainsi qu’à la logistique et au transport.

Des initiatives ont été menées ces dernières années : recensement des surfaces disponibles, optimisation de dents creuses, optimisation du foncier disponible… Cela ne suffit pas à répondre aux besoins actuels. Des projets d’extension de zones sont donc sur les rails depuis plusieurs années et d’autres viennent d’être annoncés.

Kerpont freinée dans son essor

Le projet le plus emblématique est sans doute celui de Kerpont Est. Le second pôle économique de Bretagne s’étend sur 350 hectares. "9 300 personnes travaillent sur la zone de Kerpont. C’est une zone d’activités dynamique qui enregistre une hausse d’un millier d’emplois supplémentaire au cours des trois dernières années", atteste Marc Lestrohan, représentant de l’association de Kerpont Entreprises, directeur général du groupe Laudren et président de l’Amiem. Une trentaine d’hectares devrait permettre l’extension de cette zone d’activité avec une première tranche espérée en 2025. "Kerpont est une zone très attractive où une entreprise en remplace toujours une autre" ajoute Marc Lestrohan et les équipes de Lorient Agglomération de souligner "que si des réhabilitations de locaux doivent se faire, elles se font en respectant les normes notamment celles de performances énergétiques. "

Bras de fer

Face à ces besoins de foncier, plusieurs associations environnementales ont fait part de leur opposition "évoquant une artificialisation des terrains et des pertes de surfaces agricoles." Le bras de fer se durcit entre le monde économique et les défenseurs de l’environnement. Quatre parcs d’activités font déjà l’objet de recours ou de contentieux malgré la réduction des surfaces réservées aux projets d’entreprise. La zone de Boul Sapin à Branderion est passée de 23 à 11 hectares, et la Croix du Mourillon à Quéven de 26 à 6 hectares. "Les entreprises vont partir ailleurs si on ne trouve pas de solutions. Faire des parcs d’activités implique de se référer à une réglementation. Si on fige tout aujourd’hui, quel sera l’avenir économique de notre territoire demain ? ", interroge Alban Ragani, le président du Medef.

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