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Le fabricant de bioplastiques Seabird en passe de franchir le cap industriel
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Le fabricant de bioplastiques Seabird en passe de franchir le cap industriel

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Après la mise au point de filets compostables pour la pêche et les cultures marines, Seabird, la start-up lancée en 2011 par Marie Chauvel passe à la vitesse supérieure en s’ouvrant de nouveaux débouchés dans les emballages souples et les tissus techniques.

Marie Chauvel, fondatrice de Seabird — Photo : Bertrand Tardiveau

En validant une 4e levée de fonds à hauteur de 500 000 euros, Seabird s’apprête à produire des volumes conséquents de bioplastique compostable, jusqu’à 1 000 tonnes par an. La discrétion reste entière concernant l’industriel de renom qui doit se joindre aux 24 actionnaires ayant déjà accordé leur confiance au projet de Marie Chauvel.

Voilà plusieurs mois que la société qu’elle a fondée en 2011 se trouve à l’étroit dans les locaux de 230 m2 où elle s’est implantée en 2018 dans la zone de Kerhoas à Larmor-Plage. Des nouveaux champs d’applications s’ouvrent pour ses " compounds " de bioplastiques, formulations complexes à base de glucose végétal tiré de coproduits agricoles (tiges de maïs ou cabasses de canne de sucre) pour environ 55 % à 65 % du produit final, mais aussi des additifs naturels comme la poudre de coquilles, ainsi qu’une part nécessaire d’hydrocarbures biodégradables, pour environ 25 %.

Une dizaine de recrutements

"Nous avons trouvé des débouchés sur des emballages souples, dans le secteur alimentaire notamment, mais aussi dans le domaine textile avec des matières non tissées qui intéressent notamment le secteur médical", rend compte Marie Chauvel qui anticipe déjà une nouvelle levée de fonds.

L’idée consiste à multiplier par cinq les capacités de production de l’entreprise d’ici à la fin de l’an prochain, avec à la clé le recrutement d’une dizaine de techniciens pour faire fonctionner l’outil en continu. "Nous sommes toujours à la recherche d’un bâtiment d’au moins 1 000 m2 répondant aux normes ICPE sur l’agglomération de Lorient pour abriter une nouvelle machine à extruder et accompagner cette croissance de nos activités", reprend la dirigeante.

Les économies d’énergie constituent l’autre avantage compétitif des innovations portées par Seabird dont les procédés se contentent de cuissons jusqu’à 160 °C quand il faut monter à 200 °C, voire au-delà en plasturgie traditionnelle.

Expérimentées auprès du secteur maritime, les solutions de Seabird trouvent de nouvelles applications — Photo : Bertrand Tardiveau

1,5 million d’euros de R & D

Comptant aujourd’hui 4 salariés pour 400 000 euros de chiffre d'affaires, Seabird a investi plus 1,5 million d’euros en R & D en l’espace d’une décennie. "Après une formation scientifique et une expérience dans la plasturgie, j’ai d’abord travaillé à la conception de lignes d’effarouchement des oiseaux photoluminescentes pour la pêche à la légine australe, d’où le nom de la société", raconte l’entrepreneuse, âgée de 67 ans.

Dans le cadre de plusieurs programmes scientifiques, les ingénieurs de Seabird sont déjà parvenus à développer des filets de pêche pouvant résister à l’abrasion, au sel ou encore aux UV mais qui sont intégralement compostables au bout de 6 mois dans des conditions industrielles ou bien au bout de 5 ans en mer. C’est également dans cet esprit de limiter l’impact environnemental des plastiques que Seabird a expérimenté des coupelles de captage ostréicoles ou encore des géotextiles spécifiques pour maintenir les dunes littorales.

Lorient # Agroalimentaire # Plasturgie # Chimie # Textile # Services # Levée de fonds # Implantation
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