Certains y voient une verrue, d’autres la chrysalide d’où naîtra un nouvel espace d’expérimentation à la croisée des mondes de l’entreprise, de la culture et des territoires. C’est la vision portée par l’agence de communication Machin Bidule qui lance au début 2020 le chantier de réhabilitation de la chaufferie de l’ancien hôpital psychiatrique Etoc-Demazy, au Mans. Un bâtiment de 430 m² situé dans le quartier tertiaire de la gare sud que les dirigeants de l’agence, Olivia Guilbaud et Ludovic Alvarez, veulent métamorphoser en un lieu dédié à l’intelligence collective. « Nous suivons le développement des espaces de travail partagés et collaboratifs pour créer au Mans tout un écosystème autour de l’innovation et de la créativité à destination des entreprises », résume Ludovic Alvarez. Outre des salles de réunion et de séminaires, La Chaufferie comprendra une salle de créativité de 200 m² aménageable en espace de conférence. Le projet comprend également l’ouverture d’un restaurant de 150 m² proposant des produits locaux, grâce à la micro-ferme de 300 m² adossée au lieu. Une scène et sa programmation culturelle assureront également la vie du lieu en soirée et le week-end. Le projet étant aussi pensé pour la culture. « C’est un lieu qui a vocation à être inspirant, d’où sa dimension culturelle. L’entreprise et la culture se tournent le dos, or elles ont à se nourrir l’une de l’autre. La culture peut justement permettre à l’entreprise de sortir du cadre et d’envisager les choses autrement, et inversement celle-ci peut apporter des process au monde culturel. »
Plus d’un million d’euros de CA attendu
À l’ouverture espérée au premier trimestre 2021, l’agence Machin Bidule et ses 13 salariés prendront leurs quartiers au sein de La Chaufferie. Bien qu’installée sur place, l’entreprise n’assurera pas directement l’animation de cette ruche. « Pour ce projet, nous avons mis autour de la table des experts métiers, issus des rencontres que nous faisons au Mans depuis 10 ans avec Machin Bidule. Nous constituons également un collectif pour le volet culturel et nous confions le restaurant à un exploitant », explique Ludovic Alvarez. Le modèle économique du projet reposant en effet sur la location des salles de réunion et des différents espaces exploités par des tiers. Machin Bidule table ainsi sur un chiffre d’affaires de 1,1 million d’euros générés par les différentes activités établies dans La Chaufferie où devraient phosphorer une vingtaine de personnes. Pour y parvenir, un investissement de 1,6 million d’euros est nécessaire afin d’aménager le bâtiment et de porter sa superficie à 800 m². Cette enveloppe étant majoritairement portée par Machin Bidule. « Nous avons un cofinancement de Bpifrance. Nous laissons également le cercle ouvert aux investisseurs qui voudraient nous rejoindre et apporter leur expertise sur le projet. » Des conseils dont bénéficie déjà le duo à la barre de La Chaufferie. « Plusieurs chefs d’entreprise nous suivent et viennent nous chatouiller sur différents aspects du projet », sourit Ludovic Alvarez. La dynamique collaborative est d’ores et déjà amorcée.
