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Le groupe Grimaud met le cap sur 2030
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Le groupe Grimaud met le cap sur 2030

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Spécialisé dans la génétique animale et la biopharmacie, le groupe Grimaud, basé dans le Maine-et-Loire, veut se donner les moyens de relever les défis qu’il s’est fixés pour la décennie qui vient.

Les évolutions dans le domaine du digital, la gestion de données ainsi que les protéines innovantes sont les prochains enjeux pour le groupe angevin Grimaud — Photo : Groupe Grimaud

« Un business plan pour 2022, ça ne suffit pas ! » Frédéric Grimaud, le président du groupe familial éponyme basé à Roussay et spécialisé dans la génétique animale et la biopharmacie, veut voir plus loin que les quatre années à venir. En même temps qu’un nouveau logo et un nouveau slogan, « caring for life », que l’on peut traduire par « prendre soin de la vie », il a élaboré un plan d’orientation pour 2030 : des tendances, des souhaits, mais surtout pas de vœux pieux ! « La génétique animale et la biopharmacie sont des secteurs à cycle long. Nous avons donc une vision stratégique à long terme en plus d’objectifs à plus courte échéance. »

Ces dernières années, le groupe Grimaud a connu un développement à marche forcée, entre croissance interne ou externe et structuration. En 2004, le chiffre d’affaires du groupe était de 62 millions d’euros. L’an passé, il dépassait les 310 millions, pour deux tiers en génétique animale et un tiers en biopharmacie. « Après la fondation de l’entreprise et son développement de 1966 à la fin des années soixante-dix, nous avons peu à peu obtenu le leadership en génétique animale dans des espèces d’élevage dites secondaires, lapins, pigeons canards… En 2000, nous avons commencé la biopharmacie et depuis 2005 fait plusieurs acquisitions en progressant dans des espèces majeures comme le poulet de chair et le porc. Après ces trois grandes phases, le groupe est armé pour le quatrième épisode. »

Tenir compte des attentes sociétales

Cet épisode 4, Frédéric Grimaud le projette donc d’ici à 2030, comme un nouvel horizon de croissance.

Il table sur un développement organique en misant sur la qualité des produits et des services ainsi que sur d’éventuelles acquisitions : « Quand on s’installe dans un pays, il faut que le marché domestique soit significatif et que cela puisse servir de base d’exportation pour assurer la continuité de la distribution, comme c’est le cas en Chine, qui permet d’exporter en Asie et aux États-Unis », explique le dirigeant.

Autre paramètre essentiel dont Grimaud va devoir tenir compte : les attentes sociétales grandissantes en termes de santé, de bien-être animal et de durabilité. « Les évolutions dans le domaine du digital, la gestion de données de plus en plus importantes et les protéines innovantes sont des enjeux pour les années à venir : nous travaillons déjà sur la génétique aquatique, demain ce sera peut-être sur la protéine d’insecte pour l’alimentation des animaux », décrit-il.

Pour affronter ces nouveaux défis, le groupe Grimaud a fait un gros effort de structuration des trois dernières années, recrutant des talents et développant ses activités en France et à l’étranger, avec des chiffres éloquents : 1 800 personnes, dont plus de 600 en France et majoritairement dans la région, des installations en propre dans 17 pays, 30 nationalités, 14 centres de R&D en Europe, 18 langues pratiquées et plus de 75 % du chiffre d’affaires à l’étranger. Et des investissements réguliers : « Nos dépenses de R&D représentent 12 % de notre CA et les autres investissements environ 7 %. » Grimaud a par exemple investi 6 M€ dans le récent laboratoire de la filiale Filavie, à Roussay, qui produit principalement des vaccins et des autovaccins pour les animaux d’élevage.

Miser sur la formation et le recrutement

Pour Frédéric Grimaud, la clé de l’évolution du groupe réside dans des choix stratégiques, installations, achats ou même renoncement, comme celui d’une filiale de recherche génétique dédiée au poulet de grain revendue en janvier.

Mais aussi dans un fonctionnement interne s’appuyant sur des principes qu’il juge essentiels : « Le projet doit être clair, partagé avec tous et nous accordons un soin particulier à la formation et au recrutement. Il est essentiel aussi de déléguer, en accordant le droit à l’erreur pour stimuler l’innovation. Il faut également partager le résultat, en valorisant et en pointant avant tout ce qui a été bien fait. Tout cela doit se faire de façon permanente et perfectible. C’est très obligeant mais c’est la clé de la trajectoire. »

À réussite ou succès, Frédéric Grimaud préfère en effet opposer ce terme de « trajectoire ». Celle qu’il insuffle en chef d’orchestre, « avec d’excellents solistes aux différents instruments », pour arriver à des objectifs fixés à plus ou moins long terme, comme le groupe l’a fait au fil du temps : « Quand on regarde ce qu’on avait écrit il y a cinq ans, on ne s’est pas trop trompés. On a fait quelques détours mais on ne s’est jamais perdu. »

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