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Kolmi-Hopen ouvre une nouvelle usine de masques près d'Angers
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Kolmi-Hopen ouvre une nouvelle usine de masques près d'Angers

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Leader français de la fabrication de masques médicaux et respiratoires, l'angevin Kolmi-Hopen enregistre une croissance sans précédent depuis le mois de janvier. La PME installe actuellement une nouvelle unité à Beaucouzé, près d'Angers, pour réorganiser sa production et faire face à un carnet de commandes qui déborde.

Kolmi-Hopen, le premier fabriquant de masques français, ouvre une seconde unité de production à Beaucouzé, près d'Angers, pour se réorganiser et répondre à la demande — Photo : Kolmi-Hopen

La nouvelle unité de production du fabricant de masques médicaux et respiratoires Kolmi-Hopen ouvrira d’ici quelques semaines à Beaucouzé, près d'Angers, dans un bâtiment de 5 000 mètres carrés. Déjà en travaux depuis quelques semaines, les locaux accueillaient jusqu’en septembre 2017 la société Resmart, filiale du groupe Remade spécialisée dans la réparation de smartphones. Les 14 000 mètres carrés de Saint-Barthélémy-d’Anjou, où l’entreprise s’est installée en 2012, sont en effet devenus insuffisants : l’usine fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, et la demande ne devrait pas faire baisser ce rythme, au moins d’ici avril 2021.

D’un million de masques par jour à 3,5 millions

« Il ne s’agit pas de l’installation temporaire d’une unité de production pour répondre à une augmentation ponctuelle de l’activité, indique Gérald Heuliez, le directeur général de Kolmi-Hopen, filiale du groupe canadien Medicom. C’est une nouvelle entreprise, que nous avons appelé Medicom Kolmi-Hopen Engineering et que nous voulons bien entendu pérenniser. Cette installation était indispensable car l’activité depuis le début de la crise est intense et notre usine actuelle est saturée. »

Entre le mois d’avril et la fin septembre, Kolmi-Hopen aura fait au total l’acquisition de 11 nouvelles machines dédiées à la fabrication de masques, dont certaines fonctionnent déjà à plein régime. De 102 collaborateurs début janvier, l’entreprise, réquisitionnée par l’État français dans le cadre de la crise sanitaire du coronavirus comme les trois autres fabricants de masques de l’Hexagone, atteint aujourd’hui un effectif de 210 personnes et devrait compter 260 salariés fin septembre. « Avec l’arrivée prévue d’autres nouvelles machines, ajoute Gérald Heuliez, nos capacités vont encore augmenter de manière conséquente, Actuellement, nous fabriquons un million de masques chaque jour. À la fin du mois de septembre, nous en produirons quotidiennement 3,5 millions. Et notre carnet de commandes est plein jusqu’en avril 2021. »

Un deuxième site pour se réorganiser

Kolmi-Hopen a vu exploser son carnet de commandes bien avant les premières mesures sanitaires en France. L’entreprise de Saint-Barthélémy-d’Anjou travaille en effet historiquement pour le secteur médical, avec des masques anti-projections et des masques de type FFP2, mais aussi pour l’industrie agroalimentaire avec d’autres types de produits. Elle fabrique également, toujours pour le secteur médical, des coiffants de type charlottes, des gants ou encore des bavoirs dentaires.

Emmanuel Macron en visite à l'usine de fabrication de masques de protection respiratoire Kolmi-Hopen, près d'Angers, le 31 mars 2020 — Photo : Capture d'écran BFMTV/ Benoît Chanteloup - Aldev

« Pour nous, la crise a commencé le 21 janvier 2020, confie Gérald Heuliez, avec une commande de 300 millions de masques, soit le double de notre production annuelle en période normale. De deux machines dédiées à la fabrication de masques utilisées en journée, nous sommes passés à cinq machines utilisées en continu. Depuis, les commandes n’ont pas cessé d’augmenter. Le second site de production va nous permettre de nous réorganiser. »

À Saint-Barthélémy-d’Anjou, sur son site historique visité par le président de la République Emmanuel Macron le 31 mars, Kolmi-Hopen va ainsi conserver la production de dispositifs médicaux, masques, surchaussures et coiffants. À Beaucouzé, seront fabriqués des masques et tous les produits pour les autres réseaux, industriels, particuliers et certains secteurs médicaux. Les premières machines qui déménageront sur le nouveau site sont ainsi celles qui permettent la fabrication de bavoirs dentaires ou de gants à usage unique. « Dans un premier temps, précise Gérald Heuliez, nous allons uniquement travailler pour nos clients historiques. Mais l’objectif est aussi de conquérir de nouveaux marchés. »

Reconquérir les marchés perdus

Décrocher de nouveaux marchés mais aussi regagner ceux qu’elle a perdus, au moins temporairement, depuis le début de la crise sanitaire en Europe et dans l’Hexagone. La réquisition par l’État français et la fermeture des barrières commerciales ont en effet éloigné Kolmi-Hopen de certains de ses clients à l’étranger, où l’entreprise a réalisé 25 % de son chiffre d’affaires de 28 millions d’euros en 2019. Avec sa seule unité de fabrication de Saint-Barthélémy-d’Anjou, l’entreprise exporte ses produits dans 26 pays d’Europe, appuyée par les deux filiales commerciales du groupe qui emploient une dizaine de personnes chacune aux Pays-Bas et en Ukraine, mais aussi en dehors du Vieux continent, avec des marchés au Canada et jusqu’à Hong Kong. « Les barrières sont levées depuis fin mai et nous espérons pouvoir regagner nos marchés en Europe, ajoute Gérald Heuliez. Mais depuis le début de la crise, des entreprises se sont engouffrées dans ce secteur de manière opportuniste, et même si nous sommes présents depuis 40 ans, nous n’avons pas eu beaucoup de capacité pour répondre aux demandes de nos clients historiques. C’est pour nous une réelle inquiétude. »

Kolmi-Hopen compte donc sur l’ouverture de sa seconde unité en périphérie d’Angers et la réorganisation de sa production pour partir à la reconquête de certains de ses marchés étrangers.

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