Après la Bretagne, Breteault s'étend en Normandie. Le distributeur de peinture automobile achève deux opérations de croissance externe en trois ans qui lui permettent de s'ancrer davantage dans le grand Ouest. Depuis le siège de son entreprise auMans, Didier Leduc rayonne désormais sur un arc Nantes - Rouen, totalisant huit implantations. «Le marché nous a obligés à bouger. Nous l'avons bien anticipé et nous avons réussi la mutation de l'activité autour d'un pôle unique de gestion auMans», souligne le P-dg. C'est en effet à coup de rachat d'entreprises que Didier Leduc a construit son groupe. De l'entreprise qu'il reprend en 1998 comptant alors neuf salariés pour 1,4 million d'euros de chiffre d'affaires, il dirige aujourd'hui 70 personnes pour 13,5 millions d'euros de chiffre d'affaires. Les rachats entre 2009 et 2011 des activités de distribution de peinture d'Akzo Nobel à Caen et JCD Distribution à Rouen ont permis au Sarthois de prendre plus de 5 millions d'euros de volume d'affaires supplémentaire. Des opérations qui reflètent la tendance à la concentration du marché des grossistes automobiles. Akzo Nobel, premier fabricant mondial de peinture, a ainsi cédé ses filiales de distribution de peinture auto dès 2009. Une belle opportunité pour Breteault. « Dans le contexte actuel, ces deux opérations étaient très cohérentes. Outre l'extension de notre couverture en Normandie, nous gagnons des points de marge avec la mutualisation entre agences ».
Dépendance aux assureurs
Breteault qui réalise près de 70% de son activité sur la peinture automobile, travaille principalement avec les carrossiers et les concessionnaires automobiles pour la réparation de véhicules suite à des chocs légers. «Notre activité est liée à la courbe des statistiques des accidents de la route. Celle-ci est inversement proportionnelle à l'évolution du parc automobile», explique Didier Leduc. La profession est donc tributaire de la prescription des assureurs qui jouent le rôle d'apporteurs d'affaires auprès des distributeurs comme Breteault. Et avec une courbe des sinistres à la baisse, le développement de la branche peinture automobile reste limité. Pour équilibrer le risque, Didier Leduc compte donc sur le secteur du bâtiment. «Nous avons les connaissances pour développer ce marché qui nous permet d'équilibrer l'activité automobile», précise le P-dg. Didier Leduc dispose en effet d'une structure dédiée travaillant principalement pour les professionnels. Une activité créée en 2005 sous le nom de Breteault Décors avec le rachat de Droguerie du Maine, représentant aujourd'hui un peu moins de 20% du chiffre d'affaires du groupe.
Préparer la transmission
Passées les dernières opérations de croissance, Didier Leduc reste discret sur d'éventuels développements. Le dirigeant entend d'abord structurer son groupe, bien qu'il confie rester à l'écoute d'opportunités éventuelles. Quant au prochain chantier, ce pourrait être le déménagement de ses entreprises. À l'étroit dans leurs deux implantations duMans, les activités peinture et décors pourraient donc être regroupées sur un seul site d'ici un an, pour les 50 ans de l'entreprise dans un bâtiment neuf. Parallèlement, Didier Leduc travaille à sa succession. Depuis 18 mois, son fils Guillaume l'a rejoint à la tête de Breteault. «Je ne pars pas tout de suite! Il n'y a pas de timing. Nous préparons ça sur le long terme. Travailler avec Guillaume me donne une vision plus lointaine que si j'étais resté seul aux commandes du navire», ajoute le P-dg.
