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Bâtiment : une conjoncture favorable mais un manque de main-d’œuvre
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Bâtiment : une conjoncture favorable mais un manque de main-d’œuvre

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En Maine-et-Loire, la Capeb, Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, a présenté le résultat de l’enquête annuelle menée auprès des professionnels. Si le secteur a beaucoup souffert il y a quelques années, l’activité est revenue, mais le manque de formation pendant cette période de crise contraint les entreprises à différer certains chantiers.

Eric Frémy, le président de la Capeb 49, et Rémi Viretto, le secrétaire général, ont présenté les résultats de l'enquête de conjoncture menée auprès des adhérents — Photo : Olivier Hamard JDE

Eric Frémy, le président de la Capeb de Maine-et-Loire, est plutôt satisfait des résultats de l’enquête menée auprès des adhérents du mouvement à laquelle ont répondu plus d’un quart des professionnels sondés. 259 précisément dans le département, sur le millier d’entreprises représentant plus de 6 000 emplois. « 98 % de nos adhérents travaillent pour une clientèle de particuliers, précise Eric Frémy. Pour ces professionnels, la conjoncture est favorable à 68 %, et même très favorable pour 11 % d’entre eux. Les carnets de commandes augmentent. Le chiffre d’affaires est en hausse, même si les marges sont encore faibles. » En effet, avec la crise, les prix ont connu une nette baisse, et il est encore difficile, pour les professionnels du secteur, de les réévaluer à la hausse.

1 200 emplois estimés dans l’agglomération angevine

Mais, malgré la bonne forme du secteur du bâtiment pour les chantiers des particuliers, le président de la Capeb tempère : « le secteur va bien mais cela reste fragile, reconnaît Eric Frémy. Et surtout, nous manquons de main-d’œuvre. Pendant les années de crise, nous avons peu formé, et aujourd’hui, les entreprises qui souhaitent embaucher ne trouvent pas de candidats. » Et si les professionnels parviennent à répondre aux demandes d’une clientèle de particuliers, avec des délais qui toutefois s’allongent, le problème est plus important pour les marchés publics. « Pendant la crise, beaucoup ont baissé les prix et les bailleurs ou les collectivités continuent de s’aligner sur les prix bas de cette période, en tirant vers le bas. Certains marchés ne sont pas attribués et de plus, comme les entreprises ont beaucoup de demandes, des chantiers prennent du retard, surtout dans le gros œuvre. Alors qu’il y a du travail, certains, en second œuvre par exemple, ne peuvent pas travailler car ils sont contraints d’attendre pour intervenir. » Pour certains chantiers, ce retard peut atteindre 3 à 4 mois, parfois même jusqu’à un an. Dans l’agglomération angevine, le total des chantiers publics annoncé nécessiterait l’emploi de 1 200 personnes dans le secteur du bâtiment. Et les chiffres traduisent cette inquiétude : les courbes des recrutements effectifs et des recrutements envisagés se rejoignent, signe que les entreprises veulent embaucher mais ne trouvent plus de candidats. « Certains salariés sont tentés d’aller vers le mieux offrant et les salaires sont à la hausse, avec le risque de faire baisser les marges. »

Pourtant, 28 % des entreprises sondées se déclarent prêtes à investir, signe de confiance en l’avenir. Reste néanmoins l’épineux problème du recrutement et de la formation. « Dans le secteur du bâtiment, les périodes de crises sont assez cycliques, constate Eric Frémy, et l’on sait qu’on forme moins. On devrait pouvoir aider les entreprises à former pendant ces périodes où l’activité est moins importante. »

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