Salveco veut devenir leader des produits ménagers bio
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Salveco veut devenir leader des produits ménagers bio

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Jusqu’à présent distribué par des partenaires, Salveco, fabricant de produits issus de la chimie verte basé à Saint-Dié-des-Vosges, lance sa propre gamme dans le réseau des enseignes bio avec un objectif : 50% du marché des produits ménagers bio en 2019.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Stephan Auberger a l’assurance évidente de ceux qui ont eu raison avant tout le monde : « C’est le marché qui est venu me chercher », assure le directeur général de Salveco. La PME, qui fabrique depuis Saint-Dié, dans les Vosges, des composés issus de la chimie verte, vient de lancer une nouvelle gamme de produits ménagers bio destiné au réseau des enseignes bio, sous les marques Osanis, Calinou et Hygios. Là où le label Ecocert et l’Ecolabel Européen tolèrent des composés chimiques issus des dérivés du pétrole, Salveco veut s’imposer avec un argument massue : la nouvelle gamme est 100 % biodégradable, d’origine naturelle et ne contient aucun dérivé pétrochimique. « Mon objectif, c’est de prendre 50 % du marché pour 2019 », détaille Stephan Auberger.

Technologie de rupture

Formé à l’Université de Lorraine, le patron de Salveco a créé son entreprise en 1994, en mettant son père aux commandes. A l’époque, son idée est d’exploiter les conclusions de sa thèse en chimie organique pour bousculer le marché de la chimie : la technologie de rupture mise au point par Stephan Auberger consiste à mélanger l’huile et l’eau pour ensuite rajouter des huiles essentielles afin d’obtenir des produits aux propriétés identiques à ceux mis au point par la chimie classique. La PME se présente alors comme un laboratoire et ne vend rien en direct. En 2004, l’entreprise s’installe dans de nouveaux locaux à Saint-Dié et investit une première fois dans une unité de production pour servir les professionnels : produits de nettoyages et détergents sous la marque Sure, pour Diversey Care ou encore la gamme YOU, distribué en grande distribution par Mapa Spontex sont en fait fabriquées par Salveco. Stephan Auberger sent le vent tourner et fin 2014, il investit dans 3.000 m² de nouveaux locaux ainsi qu’une ligne de packaging pour 3 M€ pour améliorer sa compétitivité et ne plus dépendre de partenaires pour le conditionnement.

« Les consommateurs ont beaucoup évolué sur la question du bio », assure Stephan Auberger. « L’écolo bobo qui va acheter ses patates, c’est fini. Aujourd’hui, les gens viennent chercher de la sécurité pour leur santé en poussant la porte d’une enseigne bio. »

Meilleures marges

Pour l’industriel, travailler avec des enseignes spécialisées dans le bio ne présente que des avantages. En GSA, ses produits bio sont noyés dans les rayons et doivent répondre à un seul critère pour être distribués : le prix. « Évidemment, pour notre marge, le bio c’est beaucoup plus intéressant », lâche Stephan Auberger. Ne disposant pas de moyens suffisants pour se payer des campagnes publicitaires d’envergure nationale, Salveco compte sur les réseaux sociaux et le marketing viral pour toucher les consommateurs. Les marques Osanis, Calinou et Hygios vont donc disposer de pages Facebook, de compte sur Twitter ou encore sur Instagram pour se faire connaître. « Je suis persuadé que les belles histoires font le buzz », explique Stephan Auberger.

Soucieux de son image et souhaitant s’engager pour le respect de l’environnement jusque dans ses process, Salveco a investi 136.000 € en 2015 dans une pompe à chaleur et un forage qui lui permettent aujourd’hui de réchauffer l’eau de son process à moindre coût, grâce à la géothermie. Un investissement soutenu à hauteur de 50 % par la région Grand Est et l’Ademe et qui s’intègre dans la démarche globale de l’entreprise. « Je suis un défenseur du renouvelable », assure Stephan Auberger. « À la fois dans les matières, les produits, mais aussi dans l’énergie. »

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