« Nous avons trouvé la meilleure solution. » Aucune nostalgie chez Benoît Zimmermann au moment de quitter la barre de Factum Group, la société qu'il a créée avec son associé et complice Philippe Durst. La solution pour faire évoluer le périmètre capitalistique du spécialiste nancéien des solutions de financement évolutives s'appelle Argos Wityu, un fonds européen qui vient de reprendre 90 % du capital. Les deux fondateurs se retirent du capital, deviennent conseillers stratégiques et passent la main à Arnaud Deymier, ancien banquier âgé de 37 ans, nommé président de Factum Group.
Lancée en 1995 à Nancy, la société a connu depuis lors une croissance continue, revendiquant aujourd'hui une place de leader français dans son métier avec un chiffre d'affaires de 150 M€, une équipe de 60 collaborateurs, douze agences en France, trois filiales en Belgique, Suisse et Luxembourg, 3 000 clients avec un ticket moyen de 120 000 € et un parc actif d'équipement voisin de 400 millions d'euros.
Des fonds et de la croissance organique
« Pendant dix ans, nous avons piloté seuls l'entreprise, pour atteindre les 60 millions d'euros de chiffre d'affaires », rappelle Benoît Zimmermann. « Les premières croissances externes ont pu être lancées grâce à l'arrivée du fonds Perfectis, en 2005. » C'est à ce moment que les associés fondateurs ont perdu la majorité, sans aucun impact sur la stratégie puisque le « fonds a joué le jeu », souligne Benoît Zimmermann.
L'arrivée en 2007 dans le capital du fonds Naxicap, à hauteur de 48 %, marque aussi le début de la crise économique, « pendant laquelle il n'y a plus eu de LBO, plus de croissance externe. Tout le monde s'est concentré sur son cœur de métier », rappelle le fondateur de Factum Group. De 2011 à 2017, les deux associés décident de se focalisersur ce qu'ils savent faire de mieux : de la croissance organique. « C'est comme ça qu'on est passé de 100 à 150 M€ de chiffre d'affaires », précise Benoît Zimmermann.
Aujourd'hui, si le financement des solutions informatiques pèse toujours 50 % du chiffre d'affaires, le matériel médical en représente près d'un tiers, complété par le financement des équipements roulants techniques. « Après 2008, il n'y avait plus rien à financer dans les équipements industriels », se remémore Benoît Zimmermann. « Aujourd'hui, nous sentons que ça repart. »
Objectif : 300 M€ de CA
Pour passer un cap et devenir un acteur majeur du secteur en Europe, les fondateurs de Factum Group ont discuté pendant 6 mois avec le fonds Argos : « Nous avions des exigences, notamment que le siège de l'entreprise reste à Nancy », détaille Benoît Zimmermann. « L'objectif, c'est de devenir une ETI et d'atteindre, d'ici trois à quatre ans, les 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. »
L'urgence pour le nouveau président est donc de s'attaquer à l'international, avec pour premières cibles l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie. « Notre volonté est de devenir la référence leasing incontournable, en France et en Europe, en capitalisant sur une équipe expérimentée et talentueuse, un solide réseau de partenaires, et un nouvel actionnaire ambitieux », a précisé Arnaud Deymier,
