Locaux d'un blanc immaculé, machines-outils à commandes numériques, panneaux explicatifs pour chacune des 20 étapes nécessaires à la fabrication d'une monture sur-mesure : en plus d'être une ligne de production de 400 m2, la nouvelle « Manufacture », conçue par Pierre Andrieu, le dirigeant de Netlooks, est un véritable outil marketing. « Notre concept étant une véritable rupture, ces nouveaux locaux permettent aussi de montrer pour faire comprendre ».
Fabricant de monture de lunette sur-mesure à prix abordable, Netlooks s'appuie sur plus de trois ans de R & D et ne cache plus son appétit pour croquer dans les 6 milliards d'euros du marché de l'optique en France. « Et 100 milliards dans le monde », précise Pierre Andrieu, qui compte déjà deux boutiques au Canada. Confiée à une usine près de Tours jusqu'en mai 2018, la production des montures se fait désormais à Nancy, rue Oberlin. « Il a fallu recruter 5 personnes », détaille le dirigeant de Netlooks, pour porter l'effectif à dix collaborateurs. Tablette en main, il est possible de suivre l'intégralité du process de fabrication, ainsi que les envois et les chiffres des magasins.
Une monture fabriquée deux fois plus vite
« Le tour de force, c'est de réussir à faire une production unitaire, mais en grande série », détaille Pierre Andrieu, qui a travaillé trois ans pour mettre cette « Manufacture » au point : « Nous serons bientôt complètement dans l'industrie 4.0 ». Cette attention portée aux détails et à l'intégration des outils numérique ne relève pas du gadget : là où il fallait auparavant 16 jours pour sortir une monture sur-mesure, l'équipe de Netlooks peut désormais le faire en 8 jours. Une productivité qui permet notamment de contenir les prix : la première monture est à 179 €. « Cette ligne de production pourra alimenter une quarantaine de "stores" », détaille Pierre Andrieu.
Ayant fait le choix de se développer grâce à la franchise, l'enseigne compte aujourd'hui cinq « concepts stores », proposant un scan en 3D du visage du client permettant ensuite de concevoir les montures, une douzaine de « corners » permettant aux opticiens traditionnels de proposer le concept et une quarantaine de « box », la formule Netlooks la plus légère, pour intégrer le concept sans contrainte d'installation. « Ce sont des formules complémentaires, qui vont nous permettre d'adresser un marché tenu par de très gros acteurs. » Sans stock à financer, le ticket d'entrée pour les franchisés est plutôt réduit pour un magasin d'optique : 50 000 €.
Le chiffre d'affaires triple
En 2018, le dirigeant de Netlooks affirme avoir ouvert entre un et deux magasins par mois en France. Une croissance qui se traduit aussi sur le chiffre d'affaires : Netlooks va boucler l'exercice actuel sur un CA de près de 1 M€, soit plus de trois fois le montant réalisé l'année dernière. Soutenu par Bpifrance et la Caisse d'Épargne, Pierre Andrieu ne prévoit pas d'ouvrir son capital à court terme : « Tout dépendra de la vitesse de croissance. C'est un très beau projet, très complet, et je veux y aller pas à pas ».
