Prendre de la hauteur pour y voir plus clair. Une maxime bien connue que la société L’Europe vue du Ciel (5 employés, 450 000 euros de chiffre d’affaires en 2017), applique à la lettre. Créée en 1999, l’entreprise prend rapidement la forme d’une agence de presse qui répond aux commandes de photos aériennes des médias de presse écrite. Au fil des années L’Europe vue du Ciel évolue pour proposer des prestations plus techniques sur le marché de la cartographie.
19 000 communes photographiées depuis le ciel
« Aujourd’hui nos clients sont les collectivités locales, les industriels et les entreprises. Nous avons fait évoluer notre activité pour s’adapter aux demandes », confie Jean-Luc Kaiser, cogérant. La prise de vue aérienne permet de réaliser des plans papiers précis et rend possible en un clin d’œil la gestion de sites vastes, pour repérer les emplacements libres dans les cimetières par exemple.
Avec des prestations qui oscillent entre 500 et 50 000 euros, L’Europe vue du Ciel centralise l’essentiel de son activité en France. 20 % des clichés réalisés sont à destination du Grand Est, 60 % dans le reste de la France et 20 % à l’export. En Lorraine, la société a déjà photographié plus de 120 zones industrielles pour le compte d’agences de développement économique qui souhaitent les promouvoir en Moselle et à l’étranger. Depuis 1999, l’entreprise a réalisé 400 000 photos dans 19 000 communes et 11 pays.
Le Green Observer, l'atout technologique
L’entreprise est indissociable de son outil : le Green Observer. Un avion de type ULM capable de photographier une poignée de porte avec précision jusqu’à 650 mètres d’altitude. L’avion a coûté 100 000 euros et 100 000 euros supplémentaires ont été déboursés afin de l’équiper de plusieurs trappes qui permettent la prise de photos verticales, d’un matériel photo à la pointe et d’un logiciel pour planifier le vol et déclencher automatiquement les clichés à prendre. « L’avion vole à 200 km/h et peut faire l’aller-retour Chambley-Bordeaux en une journée. Il ne consomme que 7 litres au cent », précise Jean-Luc Kaiser.
Des performances techniques et environnementales qui ont permis au Green Observer de recevoir une distinction d’innovation géographique au Havre en 2018 lors des Geo Data Days, attribué par un congrès de sigistes (des ingénieurs qui travaillent dans l’information géomatique). Piloté par Maxime Castelain, également cogérant de la société, le Green Observer a également permis la réalisation de photographies qui ont fait gagner à L’Europe vue du Ciel un concours à Charleston, aux Etats-Unis, en mars dernier. « Il n’y avait pas de gains financiers à la clé mais ce genre de concours est bénéfique. Il donne l’occasion de se jauger par rapport à nos pairs du monde entier. Le fait de le remporter augmente notre crédibilité », explique Jean-Luc Kayser.
C’est une photo de chantier sur la construction d’un pipeline de gaz et une autre qui montre une école de surf qui ont fait gagner L’Europe vue du Ciel, les propulsant du même coup sur le toit du monde de la photographie aérienne.
