Les dessous de Xaphir, le moteur de recherche made in Epinal qui veut concurrencer Google
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Les dessous de Xaphir, le moteur de recherche made in Epinal qui veut concurrencer Google

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Basée à Epinal, la société Xilopix vient de dévoiler une version de test de son moteur de recherche, baptisé Xaphir. Face aux géants que sont Google ou Bing, Xaphir veut rentrer dans le top 5 des moteurs mondiaux d’ici à 2020.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Dans un marché totalement dominé par un acteur - Google -, qui en France affiche plus de 93 % de parts de marché, la société Xilopix, basée à Épinal, veut se faire une petite place au soleil. Le 31 mars dernier, le moteur de recherche Xaphir débarquait sur le réseau, après plus de sept années consacrées à son développement.

Un modèle différent de publicité

Différent dans son approche de la recherche sur Internet, Xaphir veut aussi trouver ses revenus grâce à un nouveau modèle économique. Là où Google gagne de l’argent comme une énorme régie publicitaire en monnayant les données des utilisateurs, le P-dg de Xilopix, Eric Mathieu, veut avant tout garantir le respect de la vie privée. La publicité, déjà intégrée à Xaphir, sera de deux types : « itérative », par « le profilage de l’intention en temps réel des actions de l’utilisateur, par l’affinage progressif de la publicité dans le même temps que celui de sa page de résultats » ; et « participative », soit la possibilité de « construire des requêtes à partir d’une publicité, par un simple glisser-coller dans la barre de recherche ».

Partis d'une page blanche

L’équipe qui développe Xaphir repose sur 35 personnes, dont 28 dédiées à la recherche et au développement : il a fallu trouver pas moins de 10 millions d'euros depuis le lancement de l’entreprise pour financer ce travail colossal, consistant à développer depuis une page blanche un moteur de recherche. Toutes les technologies utilisées par Xaphir sont aujourd’hui propriétaires, tournant le dos à la tendance consistant à développer depuis des « briques logicielles » disponibles sous une licence libre. Le lancement en version bêta, même s’il a pu dérouter certains utilisateurs habitués à la performance des résultats de Google, était nécessaire pour que le moteur puisse « apprendre en marchant » et se confronter aux requêtes des internautes et renforcer son index. D’ici le mois de septembre, les équipes de Xilopix prévoient de sortir une version mobile de Xaphir, avant de rendre disponible le moteur sur d’autres marchés européens.

Des utilisateurs déjà captifs

Pour ce faire, il faudra évidemment susciter la curiosité des internautes, mais aussi montrer la pertinence de Xaphir : l’interface ressemble beaucoup à celle d’un moteur traditionnel, à ceci près que la saisie de mots-clés ne déclenche pas de recherche mais construit une requête sur laquelle il est possible de revenir. Une fois le principe compris, l’internaute peut donc combiner textes, vidéos et images dans la barre de recherche avant d’affiner ses résultats puis de les explorer grâce à un affichage sous forme de cartes. Une intelligence artificielle permettant au moteur d’apprendre doit encore venir renforcer ce système de recherche. Une évolution bienvenue quand on constate que Google pousse aujourd’hui des résultats vers l’utilisateur avant même qu’il ait demandé quoi que ce soit. Un problème pour la vie privée, mais un confort d’utilisation qui enferme l’internaute dans une bulle. Au point de l’empêcher de donner une chance à d’autres approches, comme celle initiée par Xaphir ?

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