En quelques mois, Feralu a changé de dimension. Rachetée fin 2017 par Adrien Briquet, la société de métallerie et de serrurerie industrielle a déménagé en 2019. Du centre-ville de Mirecourt, le fabricant d’escaliers, de garde-corps, de portails et de clôtures en acier s’est installé dans la commune voisine de Poussay. Après avoir réhabilité les locaux, le dirigeant de 33 ans s’est lancé un nouveau défi : le rachat d’EVR Alu en septembre 2020 (fabricant de garde-corps en kit aluminium). « Les deux entreprises sont complémentaires, explique-t-il. Feralu travaille à 60 % pour l’industrie et 40 % pour le bâtiment. Avec EVR Alu, nous fournissons désormais les particuliers dans toute la France ».
« De l’écolo simple et efficace »
Cette opération de croissance externe a totalement changé le visage de la société vosgienne. Passant de trois à dix salariés, son chiffre d’affaires s’apprête à bondir : de 720 000 € en 2019 à 1,2 M€ en 2020. Quelques semaines plus tard, nouveau projet : Adrien Briquet crée 3AMB, une entité dédiée à la construction de petites maisons modulaires. Le châssis est en acier, l’ossature est en bois, le tout est fabriqué de A à Z en moins de trois mois. « Nous cherchions un projet moteur et source de cohésion, raconte l’entrepreneur originaire de Nancy. J’ai donc créé cette nouvelle société et j’ai intégré deux salariés au capital. D’abord surpris, ils se sont vite rendu compte que le projet était intéressant, tant au niveau de la motivation que de la réalisation de soi ».
Depuis la présentation de son projet au salon habitat et bois d’Épinal en septembre dernier, Adrien Briquet enchaîne les prises de contact. « Nos clients, particuliers et professionnels du tourisme, sont en train de changer de mentalité, assure le chef d’entreprise. Ils veulent désormais de l’écolo, du minimaliste, du simple et de l’efficace. Nous leur proposons donc un produit complet et intégré sollicitant l’ensemble des corps de métiers ».
Un plan d’attaque sur cinq ans
Cependant, Feralu n’est pas le seul sur ce marché. Roulottes, bulles et autres logements insolites fleurissent dans toute la région. « Cela dit, la demande est réelle, souligne Adrien Briquet. Dans les Vosges, les demandes de logements touristiques ont doublé pendant le confinement ». Se pose alors la question du positionnement : comment tirer son épingle du jeu ? « Notre plus-value, c’est la personnalisation. Chaque projet est réfléchi avec le client, qu’il veuille faire de la location saisonnière ou du village nature. Certains particuliers, n’ayant pas accès à des prêts immobiliers, souhaitent même y vivre à l’année ». Au total, trois modules de 9 à 20 m² sont proposés avant d’être aménagés sur demande. Plus besoin de déménageurs : la maison est transportable.
Développer le chiffre d’affaires, étoffer le portefeuille clients et renforcer les équipes, le plan d’attaque est maintenant établi pour les cinq prochaines années. En plus d’un Compagnon du Devoir et d’un apprenti recrutés l’an dernier, Adrien Briquet compte embaucher des menuisiers, charpentiers, métalliers soudeurs et dessinateurs. Certains sont d’ores et déjà dans les murs pour terminer leur alternance ou leur licence professionnelle.
