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La croissance de Pharmagest passe par l'Europe
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La croissance de Pharmagest passe par l'Europe

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Appuyé solidement sur son métier historique, l’informatique pour la pharmacie, Pharmagest se construit un avenir européen, en pariant notamment sur la e-santé. Une stratégie rendue possible par la composition du capital de l’entreprise, qui permet de conjuguer vision à long terme et création de valeur.

Le directeur général du groupe Pharmagest, Dominique Pautrat, est aussi membre du directoire du groupe Welcoop — Photo : © Pharmagest

« Nous avançons au rythme prévu. » Le directeur général du groupe Pharmagest, Dominique Pautrat, revendique une forme « d’humilité » dans le développement de son entreprise. Pourtant, le leader français de l’informatique officinale (chiffre d’affaires 2018 : 150 M€ ; 1 000 salariés), avec une part de marché de 44 %, poursuit actuellement une stratégie de déploiement rapide à l’international en opérant par croissance externe.

Fin 2019, le groupe a bouclé l’acquisition de 80 % des parts du capital de Svemu, société italienne spécialisée dans l’informatique officinale. Un rachat qui fait suite à une prise de participation au capital de la société italienne Pharmathek, leader de la robotisation des pharmacies en Italie, bouclée en début d’année. Dans la péninsule, Pharmagest ne cache plus ses ambitions : le groupe veut en effet équiper « d’ici 5 ans, près de 20 % des officines italiennes ». Plus au Nord, en Belgique, Malta Informatique, la filiale à 100 % de Pharmagest qui porte la division « Solutions pour établissements sanitaires et médico-sociaux », vient de racheter les activités de l’éditeur de logiciels belge Care Solutions, une filiale d’Armonea. Une acquisition qui permet au groupe lorrain d’accéder à plus de 630 maisons de repos en Belgique, sur les 1 540 maisons de retraite que compte le pays. Opérant déjà au Benelux et au Royaume-Uni, Pharmagest se rend incontournable à l’échelle de l’Europe.

La e-santé décolle

« Nous avons une particularité, précise Dominique Pautrat. 67 % du capital de la société appartient au groupe Welcoop (chiffre d’affaires 2018 : 306 M€ ; 1 600 salariés) et 27 % sont en Bourse. D’un côté, appartenir à une coopérative de pharmaciens nous engage à être efficaces pour le système de santé, à apporter un bénéfice santé pour le citoyen. Et de l’autre, nous avons la réalité du monde capitalistique, qui nous enjoint à créer de la valeur. » Une « motorisation hybride », comme l’illustre le directeur général, qui guide tous les projets du groupe : efficace pour la santé publique tout en étant créateur de valeur. « C’est le cas sur la e-santé. Nous nous considérons comme des précurseurs et aujourd’hui, nous déployons nos solutions », souligne Dominique Pautrat. Il a fallu, par exemple, attendre trois ans après le rachat de la start-up Noviatek pour voir arriver sur le marché la box Noviacare, une solution de télésurveillance dédiée aux personnes âgées reposant sur une intelligence artificielle : plus d’une centaine de personnes sont aujourd’hui équipées.

Sur les neuf premiers mois de 2019, les solutions pour la pharmacie, soit le métier historique de Pharmagest, pesaient plus de 76 % du chiffre d’affaires du groupe, soit plus de 86 M€, avec des croissances de l’ordre de 3 %. Toujours sur la même période, la division e-santé pesait encore moins de 12 M€, mais affichait une croissance de plus de 32 % sur les neuf premiers mois de 2019 et près de 40 % sur le troisième trimestre. Aujourd’hui, la « pharmacie » apparaît donc comme le socle sur lequel Pharmagest bâtit l’avenir, à travers le développement à l’international et l’innovation dans la e-santé. Et le groupe prépare déjà le coup d’après : Pharmagest est entré à hauteur de 15 % au capital de la start-up franco-américaine Embleema, qui veut mettre la blockchain au service de la recherche médicale.

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