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École d'ameublement (AFPIA) : « Après la crise, les entreprises auront besoin de personnels formés »
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Gwénaël Géhin directeur de l'école d'ameublement AFPIA Est-Nord École d'ameublement (AFPIA) : « Après la crise, les entreprises auront besoin de personnels formés »

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L’AFPIA Est-Nord à Liffol-le-Grand (Vosges) poursuit sa modernisation en investissant plus de 1,3 millions d'euros, au service des 300 salariés et jeunes formés chaque année par cette école d’ameublement. Elle entend ainsi préparer la sortie de crise et les besoins des entreprises en personnel formé.

L'AFPIA Est-Nord à Liffol-le-Grand, dirigée par Gwénaël Gehin (à gauche), forme environ 300 jeunes et salariés par an — Photo : AFPIA Est-Nord

Quelles sont les conséquences de la crise sanitaire sur le fonctionnement de votre école ?

Gwénaël Géhin : En raison du confinement, les formations continues en entreprises sont suspendues mais celles qui se déroulent sur notre site se poursuivent normalement. En dépit du contexte actuel, nous comptons autant d’inscrits que l’an dernier. L’État, avec son plan de relance, nous a permis de garder des effectifs équivalents (au mois de juin, le gouvernement a annoncé le versement de primes entre 5 et 8 000 euros pour chaque contrat d’apprentissage signé jusqu’au 28 février 2021, NDLR). Malgré cela, il nous reste encore une soixantaine d’offres d’apprentissages non pourvues. Je me mets à la place d’une entreprise en ce moment. Sa priorité, c’est de garder la tête hors de l’eau. Ce n’est pas forcément de prendre un apprenti sous son aile.

Vous venez de recevoir une certification primordiale pour la poursuite de votre activité. En quoi consiste-t-elle ?

Gwénaël Géhin : D’ici un an, nous aurons besoin d’être certifiés Qualiopi pour vendre de la formation. C’est une exigence de l’État. Et nous avons reçu cette certification dès le mois d’octobre. Nous faisons partie des 5 000 premiers CFA certifiés, sur les 40 000 de France. C’est un gros soulagement. Désormais, nous pouvons afficher que nos formations et nos formateurs sont reconnus. C’est un gage de qualité pour les trois prochaines années. Les entreprises peuvent continuer à nous faire confiance.

Malgré les incertitudes liées à la crise, vous continuez d’investir. Pourquoi ?

Gwénaël Géhin : Il est vrai que nous venons de créer un nouvel atelier dédié au métier d’agenceur pour un montant de 350 000 euros. C’est une activité dérivée du métier d’ébéniste destinée à l’agencement intérieur. Par exemple, replaquer un bois non précieux avec des essences précieuses. Pour parfaire cet atelier, nous avons rajouté 200 000 euros pour l’installation de nouveaux outils et des machines à commandes numériques. Tout cela s’est fait grâce à notre partenaire Biesse France (fabricant de machines pour l’usinage du bois, NDLR) qui a permis de faire baisser les prix. Nous allons également débloquer 200 000 euros supplémentaires d’ici la fin de cette année pour nos formations en tapisserie et couture. Nous souhaitons également améliorer nos moyens numériques de formation à distance. Enfin, nous prévoyons d’agrandir nos locaux avec un nouveau bâtiment pour 2021. Il sera consacré à la menuiserie et à la pose du mobilier. Cette nouvelle structure de 650 m² devrait représenter un investissement de 600 000 euros. Pour toutes ces dépenses, nous sommes soutenus par l’opérateur de formations Opco 2i, le comité de développement économique Codifab, la région Grand Est et France Compétences (l’autorité nationale de financement et de régulation de la formation professionnelle et de l’apprentissage, NDLR). Cet engagement financier n’a qu’un objectif : continuer d’avancer pour préparer la reprise. À la sortie de la crise actuelle, les entreprises auront besoin de personnels formés et nous nous devons de répondre à leurs attentes.

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