Dans la Meuse, Essilor invente le contrôle de la vue de demain
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Dans la Meuse, Essilor invente le contrôle de la vue de demain

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En janvier, le site de l'équipementier optique Essilor à Ligny-en-Barrois, dans la Meuse, assemblera un appareil conçu pour révolutionner l'examen de la vue.

Photo : © Philippe Bohlinger

Le sas d’entrée dans la nouvelle salle blanche impose aux salariés, comme aux visiteurs, un protocole d’une dizaine de minutes, destiné à éliminer la moindre particule. C’est dans cette salle de 250 m² aménagée sur le site Essilor de la Compasserie, à Ligny-en-Barrois (Meuse), que sera assemblée, à partir de janvier, l’innovation de la division Instruments du groupe français. Il s’agit du réfracteur Vision-R800, un appareil de mesure des anomalies de la vision, destiné à 500 000 praticiens médicaux dans le monde.

Sa lentille à focale variable constitue le cœur de l’innovation. Déformable et pilotée électroniquement, elle est capable, à elle seule, de couvrir un spectre de -20 à +20 dioptries (unité utilisée en optique pour mesurer les besoins de correction de la vue). Protégée par deux brevets, elle se substitue à une gamme de 160 lentilles placées, une à une, devant l’œil du patient.

Un pas vers la réalité virtuelle

« Cette innovation permet une transition linéaire entre les différentes dioptries pour une prise de mesures sans à-coups, ce qui augmente le confort et réduit le temps de consultation », précise Alexandre Montague, directeur d’Essilor France. Le gain se mesurerait également au niveau de la justesse du diagnostic. Alors que les examens actuels permettent une précision de l’ordre d’un quart de dioptrie, le nouvel équipement diviserait ce chiffre par cinq, avance Essilor.

Jérôme Clément, responsable industriel en charge du montage du réfracteur, détaille de son côté l’innovation logicielle : « Des algorithmes rendent le protocole d’examen plus précis, ce qui favorise la délégation de tâches pour les praticiens. » Le patient pourra également tester sa correction via la réalité virtuelle.

Prochaine étape : améliorer la précision des verres

Le groupe Essilor, qui emploie 5 000 personnes en France, demeure prudent sur les éventuelles créations d’emplois susceptibles d’accompagner la montée en puissance de la production du nouveau réfracteur à Ligny-en-Barrois. Rattaché à la division Instruments, le site de la Compasserie, spécialisé dans l’assemblage de machines de taillage-montage du verre et des appareils de diagnostic, emploie 170 personnes. Il est contigu au site des Battants, qui fabrique des verres (140 personnes).

La plus grande justesse dans l’examen de la vue offerte par le Vision-R800 ouvrirait de nouvelles perspectives à moyen termes pour Essilor. « Une des prochaines étapes consistera à améliorer la précision de nos verres », décrit Alexandre Montague. Un nouveau défi à relever pour Essilor, qui vient de fusionner avec l’italien Luxottica. Le nouveau géant mondial de la conception, distribution de verres correcteurs et montures optiques, affiche un chiffre d’affaires consolidé de plus de 16 milliards d’euros.

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