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Avec l'hélium, 45-8 Energy compte faire décoller l'activité pendant 20 ans
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Avec l'hélium, 45-8 Energy compte faire décoller l'activité pendant 20 ans

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La start-up messine 45-8 Energy espère exploiter de l’hélium et vient de déposer pour cela une demande d'autorisation pour poursuivre ses investigations dans la Nièvre. Le dirigeant Nicolas Pélissier compte sur cette nouvelle activité pour gonfler l'activité de la start-up.

Dans la Nièvre, 45-8 Energy a identifié des sites où le gaz s'échappait dans l'atmosphère. La start-up souhaite le commercialiser — Photo : © 45-8 Energy

C’est une première en Europe. La start-up messine 45-8 Energy a déposé, fin septembre, une demande d’autorisation pour mener des études de prospection sur des gisements d’hélium situés dans la Nièvre. Le terrain de 251 kilomètres carrés est bardé de sources hydrothermales qui rejettent du gaz naturellement. Face à la pénurie mondiale d’hélium - dont le prix a été multiplié par trois en cinq ans -, le gouvernement français a décidé que cette ressource, utilisée aussi bien pour les IRM que pour la fibre optique, était stratégique. Et encourage sa prospection.

« La période d’instruction du dossier devrait durer six mois. Quoi qu’il advienne, via ce dépôt, nous sécurisons la zone. Nous souhaitons extraire et commercialiser ce gaz. Des clients sont déjà positionnés. Nous avons même identifié plus de demandes que ce que nous pourrions fournir durant les quatre prochaines années », expose Nicolas Pélissier, fondateur et président de 45-8 Energy.

« Un seul site profond, couplé à quelques sites de surface nous assurerait un chiffre d’affaires annuel de 30 à 40 millions d’euros pendant au moins 20 ans »

Comptant cinq associés et quatre salariés, la start-up, qui applique les recettes de l’exploration pétrolière à deux gaz industriels, l’hélium et l’hydrogène natif, compte aussi bien exploiter des sites en surface et que des gisements profonds. « Nous voulons d’ici cinq ans avoir mis en place un premier site profond. Pour cela, nous avons besoin d’autorisations, de plus de capitaux et d’être en capacité de forer en profondeur. « Le jeu en vaut la chandelle : » Un seul site profond, couplé à quelques sites de surface, nous assurerait un chiffre d’affaires annuel de 30 à 40 millions d’euros pendant au moins 20 ans. D’ici quatre ou cinq ans, la société aura un autre visage », promet Nicolas Pélissier.

Un million d’euros recherchés pour financer les projets

Dans l’Hexagone, 45-8 Energy bénéficie pour le moment d’un terrain assez dégagé. « Nos concurrents sont au Canada et aux États-Unis ». Reste à trouver les bonnes ressources. « En France, seuls 6 000 géologues sont capables de prospecter de l’hélium. La majorité travaille chez Total, qui ne recherche pas cette ressource », expose le dirigeant qui a lui-même travaillé 12 ans pour l’énergéticien français. Afin de poursuivre ses analyses de sites, la start-up messine compte aussi prochainement lever un million d’euros. « Les promesses des investisseurs que nous avons rencontrés atteignent déjà plus d’un million d’euros. Le potentiel est là, les projets aussi ».

Pour l’instant, 45-8 Energy réalise du chiffre d’affaires (dont le montant est tenu secret) uniquement avec des prestations de conseil. Avant de tirer profit de l’hélium, l’entreprise créée en 2017 devrait générer des revenus grâce à la mise sur le marché d’un capteur innovant, en cours de développement avec Georgia Tech, capable de prospecter le gaz. Ce capteur devrait être commercialisé début 2020.

 

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