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Après l'incendie de Notre-Dame de Paris, le groupe Lebras se relance avec un gros chantier
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Après l'incendie de Notre-Dame de Paris, le groupe Lebras se relance avec un gros chantier

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Spécialisé dans la charpente et la couverture, le groupe Le Bras, basé à Jarny, a décroché un des principaux lots du premier collège à énergie positive de Meurthe-et-Moselle. Une vitrine du savoir-faire d’une société toujours ébranlée par l’incendie de Notre-Dame de Paris.

Les structures en bois qui formeront les murs du collège Artem à Nancy sont remplies de paille, isolant permettant d'arriver à des performances énergétiques de très haut niveau — Photo : © Jean-François Michel

« Pour nous, c’est un chantier de référence », assure Christelle Le Bras, la directrice générale du groupe Le Bras, groupe spécialisé dans la construction et la rénovation d’édifice en bois. En mai dernier, le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle a lancé le chantier d’un collège à énergie positive, à proximité du campus Artem, à Nancy. Pour un budget total de 14 millions d’euros, la collectivité va faire sortir de terre un bâtiment de 3 700 m2 à ossature bois sur quatre niveaux, couvert par une toiture végétalisée et isolé avec de la paille, s’inscrivant dans les 330 millions d’euros du « plan collège » lancé en 2002 par le département.

La société Le Bras Frères a décroché la réalisation de la structure bois, de la couverture et du bardage du futur collège, soit un lot à 3 millions d’euros HT. Pour la société basée à Jarny, en Meurthe-et-Moselle, après le coup d’arrêt dû à la crise sanitaire, ce chantier nancéien vient confirmer la reprise « très forte de l’activité », souligne Damien Brisson, directeur technique de Le Bras Frères.

Avec une activité qui se répartit entre la construction d’ouvrages neufs et la restauration des monuments historiques, mais soumis aux aléas des appels à projets, le groupe pèse environ 40 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 250 personnes, réparties entre Jarny (54), Bar-le-Duc (55), Montlhéry (91) et La Rochelle (17). « En 2020, nous ne pourrons jamais rattraper un mois et demi d’arrêt », estime Damien Brisson. « Nous devrions donc enregistrer une baisse de l’activité comprise entre - 20 et - 25 %. »

Gestes ancestraux et outils modernes

Une pause dans une trajectoire de croissance, résultat d’une volonté farouche de reconstruire pour oublier une tragédie qui aurait pu démolir toute l’entreprise : l’incendie de Notre-Dame de Paris. Retenu pour restaurer la flèche de la cathédrale, le groupe Le bras avait décroché trois lots sur ce chantier prestigieux : la charpente, la couverture et l‘échafaudage, pour sa filiale Europe Échafaudage.

C’est le 15 avril 2019 au soir, alors que la cathédrale est encore la proie des flammes, que les dirigeants de Le Bras Frères décident de ne pas subir la tempête médiatique et de reprendre la main face aux insinuations de fautes commises sur le chantier : aujourd’hui confortée par la confiance de l’État, l’entreprise assure près des deux-tiers des travaux de reconstruction de Notre Dame.

Dans les ateliers de Jarny, des renforts en bois attendent d’être livrés à Paris pour être installés sous les voûtes de la cathédrale, afin de permettre la reconstruction des arcs en pierre. Quelques mètres plus loin, une équipe remplit de pailles les structures en bois destinées à bâtir le collège Artem à Nancy. Mêlant gestes ancestraux et outils modernes, le travail des charpentiers de Le Bras Frères s’appuie aujourd’hui sur des investissements lourds, qui ont permis d’internaliser certaines activités, comme la découpe des tôles. « C’est le seul moyen de pouvoir garantir des délais à nos clients », souligne Damien Brisson. Entre la fin 2017 et le début de 2018, l’entreprise a investi plus de 5 millions d’euros, somme consacrée notamment à l’acquisition de deux centres de taille de charpente et une table d’assemblage des ossatures bois.

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