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Wonder Partners veut réinventer la relation client grâce à la réalité augmentée
Nantes # Informatique # Innovation

Wonder Partners veut réinventer la relation client grâce à la réalité augmentée

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En à peine deux ans, la jeune PME nantaise Wonder Partners est passé de 2 à 30 salariés atteignant les 2 millions d'euros de chiffre d’affaires. Spécialisée dans la réalité augmentée, elle multiplie les contrats avec les entreprises du CAC 40 qui veulent réinventer leurs relations clients, et vise déjà le marché américain.

Grâce à la réalité augmentée, Alexis Thomas (à gauche) et Patrick Gluck parviennent à donner vie aux jouets présentés dans les catalogues — Photo : Wonder Partners

Elle a donné vie au Père Noël dans le catalogue de jouets Carrefour distribué à 16 millions d’exemplaires. Wonder Partners, aura mis six mois pour développer son application de réalité augmentée qui permet, en scannant les pages du catalogue avec son téléphone, de donner vie en 3D aux jouets sur le papier.

La jeune société nantaise qui vient de déménager dans 200 m², au dernier étage du Leclerc Océane, grandit à toute vitesse. Créée par deux amis en janvier 2018, elle compte aujourd’hui 30 salariés en France, 27 à Casablanca. « Jamais je n’aurais imaginé que l’on réalise 2 millions d'euros de chiffre d’affaires aussi vite », avoue Patrick Gluck, le cofondateur de Wonder Partners. Avec son associé Alexis Thomas, ils ont commencé à Noël 2018 par vendre eux-mêmes leurs cahiers de coloriage dotés de réalité augmentée dans les rayons des magasins Leclerc. L’idée était de tester le produit directement auprès des consommateurs. 40 000 albums vendus plus tard, ce démarchage leur a permis d’entrer en contact avec les acteurs du monde du jouet, tels que Playmobil, Kinder, mais aussi de conclure un contrat avec le store de Renault sur les Champs-Elysées ou avec Enedis et Système U. « 70 % des rendez-vous sont concluants », constate Alexis Thomas. Les clients et les demandes ne se ressemblent pourtant pas. « Cette brique technologique que représente la réalité augmentée peut intéresser un public varié, du monde du sport au retail, en passant par le secteur pharmaceutique », observent les dirigeants.

Un marché mondial naissant

À l’instar du jeu Pokemon Go qui a démocratisé l’usage de cette technologie, la réalité augmentée peut devenir un outil pour animer les commerces, les espaces de ventes, créer du jeu, de l’interaction, révolutionner un peu le marketing. « Le champ des possibles est magique et on est à la préhistoire », s’enthousiasme Alexis Thomas. Pour le moment, seuls les téléphones les plus récents, doté d’un appareil photo de bonne qualité, supportent cette technologie. Mais, dans quelques mois, quand la 5G sera généralisée et que les téléphones se seront mis à jour, Wonder Partners sera prêt à attaquer ce marché mondial naissant. « Nous n’avons que trois ou quatre concurrents, en Russie, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Angleterre », explique Patrick Gluck.

Les deux dirigeants nantais voient bien plus loin que le marché français et s’apprêtent à s’attaquer au marché américain avec un cahier de coloriage adapté. « On est au bon endroit, au bon moment, il faut les bons hommes », explique Patrick Gluck. Car le recrutement, c’est le nerf de la guerre dans ce marché émergent où il n’existe pas vraiment de formation. C’est ce qui a poussé Wonder Partners à recruter 27 salariés en une journée à Casablanca au Maroc, tous d’anciens salariés du studio de jeu vidéo d’Ubisoft, le géant français du divertissement qui avait plié bagage en 2016. C’est notamment avec ces développeurs qui ont travaillé sur des blockbusters de jeux vidéos que Wonder Partners veut démarcher les pays du Golf Persique, les États-Unis et la Chine.

Une levée de fonds pour accélérer

Pour cela, Wonder Partners envisage de lever des fonds, ce qui n’était pourtant pas prévu au départ. « On y pense pour aller plus vite. On a un peu d’avance. On a de la visibilité sur un an. On a été rentable dès notre premier bilan. Cette sérénité nous dit qu’il faut aller chercher des fonds », explique les deux associés. Leur objectif : travailler sur une technologie encore plus avancée en mixant réalité augmentée, intelligence artificielle, géolocalisation et big data. À terme, le Père Noël qui prend vie depuis le catalogue sera donc capable d’échanger avec un interlocuteur et même de le guider dans le magasin. « L’effet magie, va s’essouffler. Pour que la technologie soit adoptée, il faudra qu’elle soit utile, qu’elle donne de l’information », prédit Alexis Thomas.

Une perspective qui donnerait presque le vertige à leurs dirigeants qui se sont lancés sans vraiment connaître la technologie, mais en sentant bien son potentiel commercial. Patrick Gluck travaillait dans l’automobile et Alexis Thomas était en charge de la communication pour Capa Event, dans l’événementiel. « J’ai simplement vu un matin une émission à la télévision qui parlait de la réalité augmentée en 2016 », se souvient Patrick Gluck. Celui qui, à plus de soixante ans, a dirigé plusieurs entreprises, appelle sur-le-champ son ami Alexis Thomas. Dans la journée, ils décidaient de monter ensemble leur société.

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