Direction l’Amérique pour Wonder Partner’s. La start-up nantaise qui imagine et conçoit des solutions de réalité augmentée à vocation commerciale pour les marques et distributeurs, débute, dans une poignée de semaines, l’activité de sa filiale à Détroit aux États-Unis. Un pays où le rêve d’une forte croissance est permis et où elle ne dispose à ce jour que d’un relais commercial à Boston.
La jeune pousse d’une trentaine de salariés est déjà implantée au Maroc pour commercialiser ses services en Afrique et au Moyen-Orient et y développer une partie de ses applications. De l’autre côté de l’Atlantique, trois collaborateurs déploieront l’offre de la start-up. "Dans un premier temps, car nous espérons grandir très vite", précise Alexis Thomas, 35 ans, cofondateur de la start-up en 2018 avec Patrick Glück. Ce dernier, âgé de 67 ans et président jusqu’en janvier 2022, vient de confier les rênes de l’entreprise à son cadet mais l’accompagne encore quelque temps pour déployer les projets. En premier lieu l’implantation aux États-Unis.
"On peut estimer le volume de ce marché de 15 à 20 fois supérieur à celui de la France, note Alexis Thomas. Par ailleurs, la réalité augmentée y est peu implantée, la France étant plutôt en pointe sur le sujet. Notre "french touch" nous permet d’avoir des visuels très artistiques et proches du réel avec des technologies simples et rapides".
Des objectifs ambitieux à court terme
Wonder Partner’s se tournera vers les acteurs de la vente dans le monde du sport, de la mode et de l’aménagement de la maison. Avec pour ambition de franchir la barre des 3 millions de dollars de chiffre d’affaires dans deux ans, soit plus du double de l’activité française actuelle.
Wonder Partner’s devrait clôturer son prochain exercice au 30 juin 2022 sur un chiffre d’affaires proche de 1,5 million d’euros. La start-up, à l’équilibre depuis ses débuts, aurait pu, de l’aveu de Patrick Glück, " atteindre 2 voire 2,5 millions d’euros." Oui mais voilà, "entre le 1er janvier et le 30 juin 2021, avec le télétravail, le confinement, les couvre-feux, nous n’avons rencontré que peu de clients. Sans le Covid, nous serions allés plus vite dans notre croissance."
Un partenariat avec Balmain
Des clients tel que Carrefour pour son catalogue de jouets de Noël, System U ou Leclerc lui sont restés fidèles malgré la crise. Les trois pôles de Wonder Partner’s que sont le conseil et l’accompagnement, le développement (pour construire les technologies) et le studio 3D pour concevoir les contenus, répondent à la vocation commerciale de la réalité augmentée qui guide l’action de la start-up.
"Cette technologie permet de visualiser dans le monde réel des objets digitaux", décrypte Alexis Thomas. Le récent partenariat avec la maison de couture Balmain apporte un autre éclairage de l’application de la technologie : "Pour la première fois nous avons travaillé sur l’ensemble de la stratégie "réalité augmentée" à intégrer dans un nouveau site web avec deux approches, la visualisation de chaussures en 3D et l’essayage virtuel".
Deux levées de fonds à intervalle proche
Si le Covid a ralenti la croissance de la start-up, "la crise a malgré tout accéléré la mutation digitale : les achats en ligne se sont développés." Pour accompagner ce mouvement, la start-up, qui songe aussi à se déployer en Europe, a finalisé voici trois mois une première levée de fonds de 1,5 million d’euros. "Elle nous a permis de valider nos solutions techniques et de développer la R & D". Wonder Partner’s a du reste conçu une technologie qui lui est propre destinée aux professionnels de l’aménagement intérieur de maison (menuisier, fabricant de véranda, cuisiniste…). Un outil là encore basé sur la réalité augmentée qui vient en soutien des forces de vente sur le terrain. "Nous permettons au client potentiel de visualiser dans son environnement réel les évolutions de son habitat."
Une deuxième levée de fonds va suivre dans 18 mois, de l’ordre de 7 millions d’euros, pour, les technologies ayant fait leurs preuves, mener une politique de conquête commerciale plus poussée.
