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Vincent Le Sann (Portzamparc) : « En 2020, les entreprises vont revenir à la Bourse »
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Vincent Le Sann directeur général adjoint de Portzamparc Vincent Le Sann (Portzamparc) : « En 2020, les entreprises vont revenir à la Bourse »

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Après une année 2019 marquée par une nette baisse du nombre d’entrées en Bourse, la société Portzamparc, spécialisée dans les petites et moyennes capitalisations boursières, se projette sur une année 2020 plus rythmée.

— Photo : Portzamparc

Le Journal des Entreprises : Une page s’est tournée, à Nantes, pour Portzamparc. La société, qui vient de fêter ses 150 ans, a fusionné, en septembre, avec B*Capital, le courtier en Bourse des clients privés de BNP Paribas, qui était déjà actionnaire à 95 % de Portzamparc. Qu’est-ce que change cette fusion pour les équipes nantaises de Portzamparc ?

Vincent Le Sann : Cette fusion entérine un rapprochement qui avait déjà commencé en 2009. Nous passons de 15 millions d’activité à 50 millions. Le siège est désormais à Paris. Cela renforce notre image et donne plus de solidité. Depuis deux ans, nous nous développons à l’international auprès de clients investisseurs professionnels en Allemagne, Suisse, Europe du Nord et Angleterre. Nous sommes 170 salariés répartis entre Paris, Marseille, Lyon et Nantes, où nous sommes 80.

Les équipes qui s’occupent des sociétés de gestion et des entreprises sont principalement à Nantes, quand les équipes qui s’occupent des clients privés sont désormais réparties sur Paris, Nantes, Lyon et Marseille.

Vous intervenez pour les entrées en Bourse sur le marché des PME et ETI. Combien d’entreprises avez-vous aidé cette année ?

Vincent Le Sann : Nous réalisons une IPO sur trois en France depuis plusieurs années. Nous avons géré deux IPO sur les six conclues concernant des PME et ETI en France en 2019 : celle du vendéen Hoffmann Green Cement Technologies (HGCT ; augmentation de capital de 75 M€) et celle du fabricant de chaudières lyonnais Boostheat (augmentation de capital de 35 M€).

Pour HGCT, il s’agit de la plus grande levée d’argent, lors d’une IPO réalisée sur le marché Euronext Growth, à Paris, depuis la création de ce marché en 2005. La PME, qui produit du ciment à faible émission de CO2, vise un marché mondial. L’opération d’IPO a été particulièrement recherchée par les investisseurs européens, notamment ceux spécialisés dans la transition énergétique. Le titre se tient bien pour ses premiers pas en Bourse, actuellement en hausse de 10 %.

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Il y a eu, en 2019, seulement six entrées en Bourse. C’est beaucoup moins que les années précédentes. Comment expliquez-vous cette baisse franche ?

Vincent Le Sann : Six, c’est très peu, c’est un des plus bas historiques. Habituellement, nous avions plutôt l’habitude d’accueillir une vingtaine d’entrées en Bourse par an. En 2007, avant la crise, il y avait 40 IPO de PME et d''ETI par an.

« L’année 2020 devrait se dérouler sous de meilleurs auspices. On est probablement au début d’une vague. »

C’est probablement dû à l’année 2018, qui a été compliquée pour les investisseurs spécialisés sur ces valeurs, dont les performances ont été en net recul : il y a eu par conséquent moins d’appétit en 2019. Côté entreprises, il y a toujours autant de projets, mais il faut que le contexte soit là. L’année 2020 devrait se dérouler sous de meilleurs auspices. L’assurance-vie, en recherche de performance pour ses contrats, va favoriser l’investissement vers les PME et ETI. Par ailleurs, la loi Pacte devrait faire venir un flux d’argent au cours des prochaines années (la loi encourage les épargnants à investir l'épargne-retraite dans des fonds spécialisés sur les PME et ETI, NDLR). On est probablement au début d’une vague.

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