A Carquefou, le bâtiment est encerclé par des caméras de surveillance et ses fenêtres grillagées. Et pour cause : « Sur les 2,7 milliards de chèques bancaires produits chaque année en France, on en réalise 1,3 milliard ». Directeur général délégué de Satel-Cidel, une filiale carquefolienne du groupe familial parisien Numen (950 salariés, 70 M€ de CA), Régis Morantin détient une part de marché pour le moins enviable dans le monde très discret de l'édition de chèques bancaires. Mais, même quand on domine de la tête et des épaules son marché, on n'est pas à l'abri des petits tracas du quotidien. Ceux de Régis Morantin, c'est que les chèques, les Français en signent de moins en moins. Avant le passage à l'euro, « le marché pesait presque six milliards de chèques par an. Aujourd'hui, il baisse de 5 à 7 % tous les ans ». On fabrique donc deux fois moins de chèques qu'il y a dix ans. Cette évolution explique la nécessité pour Satel-Cidel de trouver de nouveaux marchés. En s'appuyant sur ce que la PME basée à Carquefou et Dijon (105 salariés, 20 M€ de CA) sait faire, c'est-à-dire traiter des données informatiques sensibles. Un premier pas a été effectué dans cette direction : Satel-Cidel édite chaque année 400 millions de titres de restauration et cadeau. « Un marché en croissance de 3 à 5 % », indique Régis Morantin. Mais là encore, la donne pourrait évoluer, le gouvernement projetant de dématérialiser ces titres qui pourraient demain se présenter sous la forme de cartes de fidélité. « Ce sont des cartes à valeur ajoutée, qui comportent du traitement de données informatiques. On pourrait en faire », indique Régis Morantin. Tout comme de l'archivage électronique, de l'édition de relevés de comptes ou de la numérisation de documents. Si Régis Morantin assure n'avoir aucune crainte pour l'activité de Satel-Cidel à court terme, ce qui est sûr, c'est que la filiale nantaise de Numen va dans les prochains mois faire évoluer ses activités.
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