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Pourquoi les Vélib parisiens sont-ils fabriqués dans la région nantaise ?
Interview Nantes # Transport

Laurent Mercat Laurent Mercat Pourquoi les Vélib parisiens sont-ils fabriqués dans la région nantaise ?

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Comme l'ont révélé Les Echos, ce sont deux sociétés des Pays de la Loire qui vont fabriquer les nouveaux Vélib parisiens : la Manufacture française du cycle basée à Machecoul (Loire-Atlantique) et Arcades cycles basée à La Roche-sur-Yon (Vendée). Retour sur ce marché colossal de 24.000 vélos mécaniques et électriques avec Laurent Mercat, le patron de Smoove, la société spécialisée dans les vélos libre-service qui fournira, à compter du 1er janvier, les Vélib du Grand Paris.

Smoove équipe déjà un grand nombre de ville partout dans le monde comme Ici à Belfort — Photo : Smoove

Le Journal des Entreprises : Pourquoi avoir choisi des vélos fabriqués en France ?

Laurent Mercat : La proximité de la production est très importante car elle nous donne de la réactivité. Elle nous permet des aller-retour rapides indispensables avec les PME et les grands groupes sur ce type de projet. Le made in France permet aussi de s'affranchir de longs délais de transports.

Combien de vélos seront fabriqués dans les Pays de la Loire ?


L.M. : 24.500 exactement. 70% seront mécaniques et fabriqués par la Manufacture française du cycle (MFC), 30% seront électriques et fabriqués par Arcades cycles. Tous ces vélos ne seront pas simultanément en service, une part des vélos sera gardée en réserve pour assurer le service de maintenance.

Comment s'est déroulé le choix des ces deux fabricants ?

L.M. : Notre service achat a challengé nos fournisseurs dans le cadre de négociations privées. Il n'y a pas eu d'appel d'offre public. Nous les avons choisi pour leurs grosses capacités industrielles. Nous avons une relation de longue date avec Arcades cycles. Nous avons travaillé avec eux sur différents marchés. Ils travaillent également avec certains de nos concurrents, mais ça ne nous a jamais empêché de très bien travailler avec eux. C'est une belle entreprise qui se développe. Quant à la MFC, c'est une entreprise qui a eu une histoire un peu contrariée et qui aujourd'hui est dans une bonne dynamique depuis qu'Intersport a racheté cette unité de production.

A combien s'élève le marché des Vélib ?

L.M. : C'est un marché à 750 millions d'euros sur 15 ans. Il comprend la fourniture et l'exploitation du service sur cette période. Smoove fournit les vélos ainsi que la solution technique pour la borne d'accroche. L'entreprise est partenaire de Smovengo, qui a remporté l'appel d'offre. Nous y sommes accompagnés par Indigo (ex-Vinci), Moventia et Mobivia. La solution technique utilisée par JCDecaux, qui exploite les Vélib jusqu'à la fin de l'année, ne présentait pas une grande résistance au vandalisme. C'est d'ailleurs sur ce point que notre solution est performante. Toutes les stations sont en passe d'être changées.

Quelles sont les conséquences de ce marché pour l'entreprise Smoove ?

L.M. : Nous étions à 9 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, nous allons passer à 80 millions en 2018, une fois que nous serons payés pour le marché des Vélib. Nous étions 20 salariés en 2016 et nous sommes 60 en 2017 (Smovengo est en campagne de recrutement pour 300 postes, NDLR). Sur un autre plan, le marché des Bicloo, pour Nantes Métropole, est en phase de renouvellement, nous avons répondu à l'appel d'offre, nous attendons la décision.

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