L’avionneur européen a détaillé, jeudi 2 juillet, son plan social site par site. Sur celui de Nantes-Bouguenais, 484 suppressions de postes sont annoncées sur un effectif de 2 600 salariés. Airbus Saint-Nazaire devrait perdre 386 postes (3 200 salariés). Toujours à Saint-Nazaire, la filiale Stelia se verra amputer de 201 postes (950 salariés). Aucune précision n’a été apportée ce 2 juillet sur la répartition, localement, entre cols-bleus (ateliers) et cols blancs (bureaux). Tout juste sait-on que sur le plan national, sur les 5 000 postes supprimés, deux tiers concernent ces derniers.
« Un plan de départ socialement injuste »
Ce plan de départ est « socialement injuste », selon Miguel Salles, coordinateur CGT d’Airbus groupe. Soulignant que le carnet de commandes est plein pour les 10 prochaines années (7 600 avions à produire), le syndicaliste estime qu’il ne s’agit dans la décision d’Airbus « non pas d’une stratégie industrielle, mais financière. Le Covid a bon dos. »
À plus long terme, il craint que l’avionneur délocalise une plus grande partie de sa production française vers des pays à moindre coût. « Et quelle est l’image renvoyée à l’égard des jeunes ? poursuit le syndicaliste. À l’avenir, ils pourraient se détourner de l’aéronautique et la filière perdra en compétences et en moyens humains ».
« Et quelle image aussi renvoyée à la filière ? », embraye le représentant de la CGT à Airbus Saint-Nazaire Régis Belliot en ayant une pensée pour « tous ces sous-traitants qui vont souffrir ». Son syndicat veillera « à ce qu’aucun licenciement sec ne soit imposé ».
« Une table ronde avec l'Etat »
La présidente (LR) des Pays de la Loire Christelle Morançais demande d’ailleurs à ce que « toutes les pistes soient explorées pour éviter les licenciements secs. » Et de proposer « que le plan d’aide de l’État à la filière aéronautique soit mis à profit pour protéger le maximum d’emplois. Le dispositif de chômage partiel de longue durée doit être activé, de même que les programmes de reconversion et les départs anticipés à la retraite. »
« Ne pas se laisser faire », telle est l’antienne du président (PS) de Loire-Atlantique. Philippe Grosvalet souhaite que les acteurs publics « réagissent, comme nous l’avions fait en 2007 lorsqu’Airbus avait annoncé la suppression de 5 000 postes. À l’époque, nous avions su nous mobiliser collectivement. Je demande donc l’organisation d’urgence d’une table ronde locale qui associe Airbus, l’État, les collectivités locales et les acteurs économiques. »
« Une mobilisation collective »
« Une mobilisation collective doit permettre d’accompagner les salariés qui vont perdre leur emploi et de maintenir les compétences, abonde le maire (PS) de Saint-Nazaire David Samzun », évoquant là les collectivités locales tout comme l’État et l’Europe.
Le président de la CCI Nantes-Saint-Nazaire Yann Trichard souligne de son côté qu’il est « essentiel que notre territoire puisse prendre toute sa place dans la mise en œuvre des nouvelles technologies permettant d’aboutir à l’avion décarboné sur lequel travaille déjà Airbus. »