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Nicole Gourmelon (Crédit Agricole Atlantique Vendée) : « Je réalise mon rêve d'être chef d'entreprise »
Interview Nantes # Banque

Nicole Gourmelon directrice générale Crédit Agricole Atlantique Vendée Nicole Gourmelon (Crédit Agricole Atlantique Vendée) : « Je réalise mon rêve d'être chef d'entreprise »

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Entrée à 18 ans au Crédit Agricole, Nicole Gourmelon, après 37 ans de carrière dans cette banque, a pris en janvier dernier la direction générale du Crédit Atlantique Vendée, une fonction qui concrétise son rêve de devenir chef d'entreprise.

Nicole Gourmelon a pris la direction générale du Crédit Agricole Atlantique Vendée — Photo : Crédit Agricole Atlantique Vendée

Le Journal des Entreprises : Vous avez aujourd’hui la responsabilité des 2 250 salariés et des 867 000 clients du Crédit Agricole Atlantique Vendée. Quel a été votre parcours ?

Nicole Gourmelon : Je suis un pur produit Crédit Agricole, tout en ayant un profil atypique. J’ai en effet démarré à 18 ans au Crédit Agricole du Finistère, département dont je suis originaire. Je suis passée par tous les métiers de l’entreprise que je dirige aujourd’hui. Ce qui aide beaucoup. Enfin, je suis une femme. Ce qui, en revanche, n’a pas toujours été évident, notamment lorsque, à 35 ans, j’ai été nommée directrice commerciale de la Caisse Charentes et Périgord avec la responsabilité de 900 personnes. C’est ce poste qui m’a donné l’envie d’être chef d’entreprise. La question s’est alors posée de savoir si je quittais le Crédit Agricole pour créer mon entreprise ou si je réalisais ce projet au sein de la banque. J’ai finalement opté pour cette solution, en me formant à la finance, domaine au cœur du réacteur bancaire, en occupant les fonctions de directrice financière en Aquitaine en 2001. Aujourd’hui je réalise tous les jours ce rêve de chef d’entreprise.

Ce parcours demande beaucoup d’énergie. Quel est votre moteur ?

N. G. : Je suis convaincue depuis toujours que, pour avoir une entreprise performante et des clients satisfaits au sens marchand du terme, c’est-à-dire des clients qui achètent et vous recommandent, il faut des collaborateurs heureux, qui aient envie de s’engager. Pour cela, il faut leur laisser de l’autonomie, les responsabiliser, les mettre en condition de réussir. On crée alors une dynamique positive où l’entreprise produit de la valeur pour les salariés, les clients et le territoire. Cette vision peut paraître évidente aujourd’hui. Elle ne l’était pas il y a dix ans. Et tant que vous n’êtes pas numéro un, vous ne pouvez pas la mettre en œuvre.

Quelles seront vos priorités comme directrice générale ?

N. G. : Je tiens d’abord à dire que c’est un beau challenge entrepreneurial qui m’attend sur un territoire au potentiel fabuleux, où les idées, les projets, les énergies foisonnent. C’est surprenant au sens positif du terme. En termes de management, mon objectif est de libérer les énergies des équipes. En 5 mois, j’ai rencontré environ la moitié des salariés sur leur lieu de travail et je veux avoir fini à l’automne. Ces échanges sur le terrain sont très concrets, très riches, très engageants aussi, car on me pose beaucoup de questions, sans le filtre de la hiérarchie que je rencontre à part. Cela va nourrir ma réflexion sur le projet d’entreprise. Mon autre ambition est de faire davantage rayonner le Crédit Agricole comme acteur et contributeur à la dynamique économique et sociétale du territoire. Nous connaissons une très forte progression des crédits en ce début 2019, nous avions budgété 100 postes, ce sera plutôt 200 recrutements sur l’année. Et nous générons 70 000 emplois indirects sur les deux départements. Enfin, nous étudions actuellement comment nous pourrions accompagner une grande cause sociétale.

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