Vendée
Nicolas Ducept (Mecapack) : « Proplast a choisi de se séparer de nous pour se focaliser sur les enjeux du plastique »
Témoignage Vendée # Industrie

Nicolas Ducept (Mecapack) : « Proplast a choisi de se séparer de nous pour se focaliser sur les enjeux du plastique »

S'abonner

Mecapack, qui appartenait depuis 2002 au groupe Proplast, basé près de Lille, a pris son indépendance il y a quelques mois. Le directeur général, Nicolas Ducept, est devenu PDG et explique les raisons de ce divorce.

Nicolas Ducept, a repris Mecapack avec son équipe, alors que la société appartenait au groupe Proplast depuis 2002 — Photo : Le Journal des Entreprises

« Jusqu’en 2019, Mecapack, fabricant de machines de conditionnement pour l’agroalimentaire, les collectivités ou l’industrie pharmaceutique, faisait partie du groupe Proplast (180 M€ de CA, 800 salariés), qui fabrique des barquettes pour l’agroalimentaire, des gobelets réutilisables ainsi que des moules. Aujourd’hui, le groupe, spécialiste du plastique, a besoin d’investir énormément pour aller vers de nouvelles solutions et de nouveaux matériaux comme la cellulose, par exemple. Car le plastique est dans la tourmente, aussi bien dans des secteurs comme l’agroalimentaire que pour une clientèle comme les collectivités. Proplast a donc prévu de doubler ses investissements dans les années à venir, alors même que les montants investis étaient déjà élevés ( 6 à 7% du CA investi chaque année NDLR).

Sodero Gestion et BpiFrance, majoritaires au capital

De l’autre côté, Mecapack (200 salariés) se développe fortement depuis 2014. Nous avons pris des parts de marché et connu une croissance de 12,5 % par an, en moyenne, depuis 2013. Nous sommes passés de 18 M€ à 30 M€ et nous avons amélioré notre performance. En début d’année, nous sommes donc arrivés à une certaine maturité qui nous permettait d’envisager notre développement, notamment à l’export. Pour cela, nous avions besoin d’investir. Si nous restions au sein du groupe, le montant des investissements serait devenu trop important. Le président de Proplast a donc fait le choix de se séparer de Mecapack pour se focaliser sur les enjeux du plastique, son cœur d’activité, et nous permettre de poursuivre notre développement. J’ai porté le projet de vente en y associant l’équipe de management, composée d’une dizaine de personnes. Puis, nous sommes allés chercher des fonds régionaux, pour conserver notre ancrage local, afin qu’ils nous accompagnent dans notre développement stratégique. Nous avons choisi Sodero Gestion et Bpifrance, qui sont majoritaires au capital.

Développer l’export

Notre ambition est de nous développer à l’export. Actuellement, nous réalisons un peu moins de 30 % de notre chiffre d’affaires au Canada, en Australie, en Hollande, en Pologne ou au Chili. Nous voulons accompagner le développement de nos partenaires dans ces pays et regarder nos possibilités d’extension sur d’autres territoires. En France, le marché est très dépendant de la situation économique de nos clients. Nous souhaitons nous détacher de cela.

Pour autant, trouver des alternatives au plastique ne concerne pas que Proplast, c’est également un enjeu pour Mecapack. Nos clients sont tous en réflexion autour de ces problématiques d’emballages. Aujourd’hui, nous sommes plutôt portés par le consommateur même si son ressenti est subjectif. Il peut être séduit par un emballage en carton non recyclable, car le carton est souvent entouré d’un film plastique. Ce qui guide nos clients, ce sont les modes de consommation à court terme. Ils font des choix marketing. Notre ambition est d’aller plutôt chercher ce qui présente le meilleur bilan environnemental à long terme. L’une des meilleures solutions reste le plastique en monomatériau parce qu’on sait le recycler. »

Vendée # Industrie