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LG Béton revoit sa stratégie RH pour recruter et lutter contre l'absentéisme
Vendée # BTP # Ressources humaines

LG Béton revoit sa stratégie RH pour recruter et lutter contre l'absentéisme

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Pour lutter contre l'absentéisme et pallier les difficultés de recrutement, le nouveau comité de direction de la société vendéenne LG Béton, qui fabrique des préfabriqués en béton, à Sévremont, a revu la stratégie RH de l'entreprise. Pour les salariés, les journées démarrent désormais avec un coach sportif...

Julien Fruchet et Alexandra Gaudin, membres du codir, ont impulsé une nouvelle stratégie pour lutter contre l'absentéisme. — Photo : Jéromine Doux - JDE

Chaque matin, c’est le même rituel. Les 180 salariés de l’entreprise LG Béton, qui fabrique des éléments préfabriqués en béton à Sévremont (Vendée), se réunissent pour un « réveil musculaire ». Quatre minutes d’exercices physiques obligatoires avant de se diriger vers leur poste de travail. 27 salariés se sont portés volontaires pour endosser le rôle de coach sportif. Et dans les bureaux, comme dans les ateliers, le nouveau rite semble séduire. « C’est très fédérateur », confie Alexandra Gaudin, directrice des relations humaines et membre du comité de direction depuis juillet dernier.

Après un an au poste de directeur général, Alain Jouy a quitté la société. Pour le remplacer, le président, Laurent Guicheteau, a opté pour un comité de direction de cinq salariés. Désormais, la priorité est donnée à la politique RH. Car si LG Béton a choisi de mettre en place ce « rituel musculaire », c’est avant tout pour diminuer le nombre d’accidents du travail, et donc le taux d’absentéisme.

Quasiment un accident de travail par jour

L’an dernier, l’entreprise qui réalise 17,2 M€ de CA, a recensé quasiment un accident du travail par jour durant les mois de février et mars. Des problèmes musculaires pour la plupart et un taux d’absentéisme record pour cet hiver 2017-2018. « Les arrêts étaient trop courts pour que l’on puisse remplacer ces personnes, nous avons perdu en productivité », détaille Alexandra Gaudin.

Sur la période de novembre à décembre, six accidents ont été enregistrés. Cette année, l’entreprise n’en compte qu’un. « Il est trop tôt pour faire un bilan, mais nous avons instauré ces exercices il y a un mois et on dirait qu’ils portent déjà leurs fruits », se satisfait la responsable. Un soulagement pour la direction qui a dû réagir vite. « Ça prenait de grandes proportions. Et en termes d’image, ce n’était pas bon pour nous. »

85 % des salariés « ch’tis » sont partis

D’autant que l’entreprise essuyait un autre échec. En septembre 2017, la société défrayait la chronique en recrutant ses nouveaux salariés à 600 km de ses ateliers, dans les Hauts-de-France. À cette époque, LG Béton peinait à recruter localement. L’entreprise venait de refuser plus d’un million d’euros de commande faute de main-d’œuvre et estimait avoir perdu plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires durant les mois précédents. Pour pallier ce problème, elle faisait appel à un cabinet de recrutement, afin d’aller chercher des travailleurs dans le Nord, une région plus touchée par le chômage que la Vendée. Entre les mois de novembre et janvier, 25 nouveaux salariés « ch’tis » rejoignaient donc l’entreprise.

« L’intégration a été compliquée. Nous n’aurions pas dû les embaucher tous en même temps, regrette la responsable des relations humaines. Ils sont restés ensemble et se sont isolés du reste de l’entreprise. » Pour les attirer sur le territoire, LG Béton leur avait offert un mois de loyer. Une opération coûteuse pour la société, qui a parfois été perçue comme injuste pour les salariés déjà installés. Quelques mois plus tard, 85 % des Nordistes partaient. Aujourd’hui, seulement quatre d’entre eux travaillent encore pour LG Béton. Les autres ont retrouvé du travail dans le département ou ont quitté la Vendée.

La polyvalence pour pallier les difficultés de recrutement

Pour pallier ses difficultés de recrutement, l’entreprise compte désormais sur les collectivités locales et les dispositifs mis en place par Pôle Emploi. Elle est notamment passée par la plateforme en ligne « La Vendée Recrute ». Un site créé par le Conseil départemental de la Vendée face à la multiplication des projets de recrutement dans le département. Pôle Emploi en recensait plus de 28 000. Grâce à une campagne de communication lancé en juin, sur le web et à la télé, plus de 12 500 personnes ont déposé leur candidature pour venir travailler en Vendée.

Grâce à cette CVthèque, LG Béton a pu embaucher quatre nouveaux salariés. « L’un d’eux vient de la région parisienne, un autre d’Ardèche. Désormais, nous savons qu’il vaut mieux faire venir des personnes de différentes régions », poursuit Alexandra Gaudin. En parallèle, l’entreprise a mis en place la polyvalence. Elle propose aux salariés qui le souhaitent de se former, en interne, à un autre métier que celui qu’ils ont appris. L’objectif : pouvoir changer de postes en fonction des besoins.

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