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La CCI Nantes-Saint-Nazaire décortique les aspirations des jeunes pour aider les dirigeants à les accompagner
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La CCI Nantes-Saint-Nazaire décortique les aspirations des jeunes pour aider les dirigeants à les accompagner

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La CCI Nantes Saint-Nazaire s’est alliée avec l’Université de Nantes afin de mener une étude sur les aspirations et les attentes des jeunes vis-à-vis des entreprises, afin de déconstruire certaines croyances. Résultat ? Les jeunes s’avèrent plus pragmatiques que ce qu’imaginent les chefs d’entreprise.

Les résultats de l’étude ont été présentés par André Ndobo (gauche), professeur de psychologie sociale à Nantes Université, Laurence Vernay, vice-présidente de la CCI Nantes Saint-Nazaire, et Véronique Quéré, chargée de développement emploi chez CCI Nantes Saint-Nazaire — Photo : Benjamin Robert

L’objectif était clair : comprendre les aspirations des jeunes afin de mieux les accompagner une fois au sein de l’entreprise. "L’idée était également de déconstruire certaines croyances", appuie Laurence Vernay, vice-présidente de la CCI Nantes Saint-Nazaire. Elle est à l’initiative de cette étude, menée conjointement avec L’Université de Nantes. Après avoir interrogé 1 700 jeunes et 350 dirigeants, le groupe de travail vient de livrer les résultats. Et autant dire que les réponses entre les deux catégories divergent, et balayent en brèche quelques idées reçues.

La rémunération en priorité

Les dirigeants n’ont pas été interrogés sur leur attente vis-à-vis de nouvelles recrues… mais sur ce qu’ils pensent que les jeunes attendent des entreprises. "Ils pensent que les jeunes ont d’abord et en priorité envie d’épanouissement au travail", appuie Véronique Quéré, chargée de développement emploi chez CCI Nantes Saint-Nazaire. "Notre questionnaire montre qu’ils ont certes une envie de bien-être, mais le premier des critères qui ressort est la rémunération". Ils veulent avant tout être payés convenablement, et en adéquation avec les efforts fournis. Ils s’avèrent ainsi plus pragmatiques, mais pas en rejet de l’entreprise ou de l’industrie. L’étude a été réalisée sur les Pays de la Loire, où le taux d’emploi est relativement fort. "Les jeunes ont peu conscience que le marché de l’emploi est tendu. 46 % sont inquiets sur leur insertion professionnelle", analyse André Ndobo, professeur de psychologie sociale à Nantes Université.

Réinvestir les stages

L’étude a également exploré la piste de l’orientation. Par rapport aux croyances, une majorité de jeunes semblent avoir une idée de ce qu’ils veulent faire plus tard. "Afin de confronter leurs envies au monde réel, nous militons pour réinvestir les stages tôt dans le parcours scolaire, comme ceux de 3e. Une semaine complète peut parfois être longue, mais le stage peut être bénéfique même sur 2 ou 3 jours", appuie Laurence Vernay, qui appelle les entreprises à ne pas négliger ces futurs adultes. "L’image que va laisser l’entreprise à l’élève peut être déterminante pour la suite de son parcours". L’étude s’appliquait ensuite à dessiner les contours d’une entreprise idéale. À ce niveau, peu de divergences entre jeunes et chefs d’entreprise. "Il y a tout de même de notable un rapport au contrat CDI qui a évolué. Il constitue souvent une notion d’enfermement pour la nouvelle génération", détaille André Ndobo.

Le questionnaire permet également de distinguer les attentes en fonction des secteurs professionnels, avec des questions orientées sur le milieu industriel. Il a également veillé à différencier les réponses en fonction du niveau d’études des jeunes. "À notre surprise, il n’y a pas de différence en fonction du secteur, ni en fonction de la catégorie professionnelle", s’étonne André Ndobo. La CCI et Nantes Université aimeraient poursuivre leur collaboration, et conduire une étude similaire, cette fois-ci sur les séniors. L’objectif resterait similaire, avec l’idée de lever les croyances pour faciliter le dialogue au sein des entreprises.

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