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En dix ans, Florentaise a réduit d'un quart son empreinte carbone
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En dix ans, Florentaise a réduit d'un quart son empreinte carbone

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En 2009, dans la foulée du Grenelle de l’environnement, Florentaise, qui produit et commercialise des supports de culture, s’engage à réduire son empreinte carbone. Dix ans plus tard, la PME de Saint-Mars-du-Désert (44) a diminué de 22,4 % ses émissions de CO2 par m³ vendus.

Florentaise investit dans des terreaux plus respectueux de l'environnement — Photo : Florentaise

« Dans la foulée du Grenelle de l’environnement, avec plusieurs autres dirigeants du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants), nous avons été sensibilisés aux émissions de gaz à effet de serre générées par nos activités. À la suite de cela, nous avons réalisé un audit mutualisé financé par la Région des Pays de la Loire. Il en ressortait que l’empreinte carbone de Florentaise était générée à 40 % par nos transports entrants et sortants. Après avoir présenté ce bilan à nos salariés, nous nous sommes engagés collectivement à la réduire alors même que les États refusaient de signer la Cop21 à Copenhague », rapporte Jean-Pascal Chupin, président de Florentaise. Cette PME familiale (200 salariés ; 53,2 M€ de CA), installée à Saint-Mars-du-Désert, produit et commercialise des supports de culture, tels que terreaux, paillages et amendements. En dix ans, la démarche lancée en 2009 lui a permis de diminuer de 22,4 % ses émissions de carbone par m³ vendus, de 24 % celles liées au transport amont et de 40 % celles liées au transport aval.

Action sur tous les postes

Pour obtenir ces résultats, l’entreprise a agi sur tous les postes. « Nous avons développé une stratégie multisite pour rationaliser les distances nous séparant de nos clients. Il y a dix ans, nous avions trois usines en France, nous en avons aujourd’hui 10 qui nous permettent d’être à moins de 200 km de chaque client », expose le dirigeant. Le packaging des produits a également été optimisé pour, d’une part, privilégier le plastique recyclé qui atteindra bientôt 100 % et, d’autre part, augmenter de 30 % le nombre de sacs expédiés par camion et réduire ainsi le nombre de trajets. Par ailleurs, 100 % des déchets de production de l’entreprise sont recyclés, tandis que l’installation de 8 500 m² de panneaux solaires sur le site de Lavilledieu (07) permet à l’usine de produire près de deux fois sa consommation d’énergie.

Investissement dans des produits vertueux

Surtout, Florentaise investit en moyenne 1,5 million d’euros par an en R & D pour concevoir des substrats de culture plus respectueux de l’environnement. Après le lancement d’Hortifibre, une fibre de bois intégrée dans de nombreux terreaux, l’entreprise a mis sur le marché Turbofibre, une fibre d’écorce fabriquée à partir des résidus de scieries inutilisés qui permet de remplacer la tourbe avec la même efficacité. Dernier né de ces innovations, Greenchar est un charbon vert qui séquestre le carbone de manière durable dans un sol ou substrat, tout en améliorant ses qualités agronomiques. « La limite du système, c’est que nos clients ne suivent pas. Ils ne veulent pas de nos produits qui réduisent de 80 % l’empreinte carbone des cultures. Pourquoi ? Parce que la grande distribution a pour principe de mettre en concurrence ses fournisseurs et que nous sommes les seuls sur le marché à proposer ce type de produits », déplore Jean-Pascal Chupin. Cette stratégie différenciante permet toutefois à la PME de gagner des parts de marché. Sur un marché français mature, elle réalise une croissance de 5 à 10 % l’an. « En matière de RH, c’est porteur de sens et très motivant pour les équipes. Être en avance peut être pénalisant à court terme, mais dans la durée, cela paiera », estime le dirigeant.

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