Leur solution mobile WaryMe permet d'alerter des secours depuis n'importe quel smartphone, grâce à une simple application. Personnalisable, celle-ci déclenche l'alerte quand l'utilisateur appuie sur un bouton dédié ou secoue son téléphone, par exemple. Le paramétrage est libre.
En réponse au risque d'attentats
Boris Berger et Philippe Lima, ingénieurs de 44 et 36 ans (ex-Orange et Thalès), se sont lancés dans l'entrepreneuriat, motivés par le contexte sécuritaire actuel. « Avec les attentats, il fallait lancer un projet car les réponses apportées aujourd'hui ne sont pas les bonnes. Il y a un réel besoin », selon eux. Avec WaryMe, en effet, pas besoin de déployer du matériel lourd ni de faire des travaux. Leur application utilise la géolocalisation pour repérer l'environnement de l'utilisateur et donc le meilleur destinataire de l'alerte possible : police, pompiers, gendarmerie ou encore un responsable sécurité ou le gestionnaire d'un site privé comme un centre commercial, une entreprise ou encore un établissement scolaire. Fini le numéro de téléphone de secours que personne n'identifie à l'entrée de tel ou tel site ! Le duo mise beaucoup sur les campus universitaires, notamment américains, ouverts à tous vents. Avec un argument commercial de choc : « Notre coût d'entrée est faible pour des sites ou entreprises qui n'ont pas de solution de sécurité. » Un campus rennais teste actuellement WaryMe en conditions réelles avec exercices d'attentat. « Nous impliquons l'ensemble des occupants dans leur sécurité. » Ils disposent d'un moyen discret de lancer l'alerte, routée automatiquement vers le bon interlocuteur.
Écoute d'ambiance et interaction
Les secours ou responsables sécurité peuvent alors interagir avec eux, comme par chat discret en diffusant des messages ou des consignes et même en écoutant en direct l'environnement de l'appelant qui est aussi enregistré, y compris quand le réseau téléphonique se coupe ou ne passe plus. Une écoute d'ambiance cruciale pour les secouristes et qui peut être partagée entre plusieurs moyens de secours.
Ce « 17 numérique » primé
WaryMe a ses propres serveurs sécurisés. « Notre solution s'adapte aussi à la mobilité des techniciens », ajoutent ses deux créateurs, lauréats du concours « Start Me Up by Enedis » (20.000 euros). Leur modèle économique est en cours de définition, en vue du lancement d'une première version commerciale en septembre 2017. Le duo évoque un chiffre d'affaires probable de 2,5 millions d'euros en 2020, leur première année à l'international, avec sans doute une trentaine de salariés ingénieurs, data scientists, commerciaux, marketing... Avec un capital de départ de 30.000 euros, Boris Berger et Philippe Lima ne cachent pas qu'ils iront chercher des aides auprès de divers réseaux. Et vu l'engouement suscité par WaryMe, une levée de fonds est aussi « en cours de validation pour 2018 »...
