Vitalitec : Pourquoi avoir cédé l'entreprise de Domalain ?
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Vitalitec : Pourquoi avoir cédé l'entreprise de Domalain ?

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Médical Jacques Le Bozec, fondateur de ce leader européen des clips chirurgicaux, revient sur les raisons de la vente de sa société au groupe parisien Péters Surgical.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Le chef d'entreprise rennais Jacques Le Bozec peut avoir le sourire à 57 ans. Le groupe parisien Péters Surgical, nº4 mondial de la suture chirurgicale (CA 2013 : 38 M€, 250 salariés), vient de lui racheter pour 37 millions d'euros sa société basée à Domalain. Vitalitec, ce leader européen des clips hémostatiques en titane, est aussi nº3 mondial de son marché, derrière deux Américains. Le deal total s'élève à 41,5 millions avec le rachat d'une autre société Fimed, spécialiste de la colle chirurgicale à Quincié-en-Beaujolais (69) et dont Vitalitec est le distributeur exclusif.




« Une opportunité »

Même si « 37 millions, ça ne se refuse pas », ce n'est pas l'appât du gain qui a motivé cet entrepreneur breton indépendant à négocier cette vente, depuis octobre dernier. « Je l'ai fait car c'était une opportunité pour Vitalitec, nous confie-t-il. Tout le monde essaye de faire du build-up ! Nous cherchions nous-mêmes à grossir par croissance externe... Vitalitec était trop petite à 24 millions d'euros consolidés. La bonne taille critique se situe entre 40 et 60 millions. Nous nous sommes fait doubler sur des rachats. C'est finalement l'histoire de l'arroseur arrosé », plaisante Jacques Le Bozec.




Pérennité assurée en Bretagne

Plus sérieusement, le dirigeant rennais est serein sur l'avenir de l'entreprise qu'il a créée en 1994, à 38 ans, à la pépinière de Vitré. « Il y a une pérennité de ce qui existe pour les salariés. Ce rachat est bon pour Vitalitec. Les clips seront toujours fabriqués en France », assure-t-il. Les fils de titane sont en effet transformés en Ille-et-Vilaine, pour leur donner la forme en U des clips chirurgicaux. Un partenaire en Thaïlande réalise leur assemblage avec un support dédié, la stérilisation et tout le packaging. C'est dans ce pays aussi que Péters Chirurgical possède une usine. Cette cession était aussi « un postulat de départ » avec ses associés dont BNP Paribas et le fonds Ouest Croissance. « Nous savions que nous sortirions un jour... C'est aussi grâce à eux que nous avons évolué. » Ouest Croissance accompagne l'opération à hauteur de 2 M€, mais c'est le fonds Eurazeo PME, actionnaire majoritaire de Péters Chirurgical depuis juillet dernier, qui en est le porteur principal. De son côté, Jacques Le Bozec est conseillé par le cabinet rennais MBA de Gilles Blayau.




Un business florissant

Vitalitec emploie 81 personnes dont une quarantaine sur son site breton. Le reste se répartit entre les États-Unis où elle réalise 11 M$ et un peu la Belgique (1,4 M€). L'entreprise, qui réalise 70 % à l'export, a ouvert ces filiales de distribution, respectivement en 1998 et 2004. Vitalitec a réalisé 24 M€ de chiffre d'affaires l'an passé, soit près du double d'il y a cinq ans (13 M€ en 2009). « Nous enregistrons une croissance de 10 % tous les ans depuis cinq ans », se félicite Jacques Le Bozec. Son produit, d'apparence simple, est une activité très rentable selon nos informations. Désormais, Jacques Le Bozec devient consultant de Vitalitec jusqu'à la fin de l'année. C'est Florence Fournier, sa directrice administrative et financière, qui a été nommée responsable du site industriel de Domalain où trois embauches sont encore prévues en R&D et service qualité.



Géry Bertrande

Vitalitec
(Domalain) 81 salariés CA 2013 (consolidé) : 24 M€ 02 99 96 76 76 www.vitalitec.com

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